[Critique] METAL LORDS

CRITIQUES | 10 avril 2022 | Aucun commentaire
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Titre original : Metal Lords

Rating: ★★★★☆

Origine : États-Unis

Réalisateur : Peter Sollett

Distribution : Jaeden Martell, Adrian Greensmith, Brett Gelman, Isis Hainsworth, Joe Manganiello, Sufe Bradshaw…

Genre : Comédie

Durée : 1h37

Date de sortie : 8 avril 2022 (Netflix)

Le Pitch :

Hunter, fan de heavy metal et guitariste de son état, monte un groupe avec son meilleur ami Kevin, même si ce dernier ne sait pas vraiment jouer de la batterie, poste auquel il a été assigné d’office. Espérant gagner la battle des groupes de leur lycée, les deux adolescents vont se lancer à corps perdu dans leur projet envers et contre un environnement pas toujours favorable. Ils seront rejoints dans leur quête par Emily, une contrebassiste surdouée…

La Critique de Metal Lords :

Les producteurs de Game of Thrones aux commandes d’une comédie adolescente sur le heavy metal chapeautée par Tom Morello, le guitariste de Rage Against The Machine. Voilà qui avait de quoi attirer l’attention. Morello ayant d’ailleurs réussi à fédérer quelques amis pour faire bonne mesure et conférer de la crédibilité à son film pourtant très critiqué dès le premier jour de sa mise en ligne par des spectateurs et autres journalistes en manque de sensation ayant oublié que jamais Metal Lords ne prétendait à être autre chose qu’une comédie dramatique sur deux adolescents avides de reconnaissance…

Metal-Lords

School of Metal

On a ainsi beaucoup reproché à Metal Lords ne se montrer opportuniste envers la communauté metal, qu’il utiliserait, à en croire les détracteurs, comme un prétexte pour nous fourrer un bon vieux paquet de clichés faisandés. Question de point de vue bien entendu. Néanmoins, il est surprenant de voir un film aussi bienveillant et finalement très modeste se faire massacrer de la sorte juste parce qu’il entend traiter d’un sujet comme le metal. Air Heads ou Wayne’s World ont-il en leur temps eu droit à un procès similaire pour avoir ridiculisé la figure du metalhead ? Non bien sûr. Pop Redemption, l’un des pires films commis sur le sujet, où une bande de métalleux se reconvertit dans la pop pour exister, face au public d’un Hellfest scandaleusement compatissant, s’est-il attiré les foudres des puristes ? Pas vraiment. Et pourtant, il l’aurait amplement mérité.

Alors oui, autant être clair, Metal Lords ne réinvente pas la double pédale. Et jamais il ne prétend révolutionner quoi que ce soit. Ce qu’il fait en revanche, c’est raconter une histoire simple et touchante, avec un maximum de sincérité, sans cynisme. Metal Lords qui rend aussi hommage à la culture metal à travers ses personnages aux profils opposés, histoire de ne pas réduire le metalhead à un seul archétype un peu cliché, à savoir le mec bourrin qui ne voit le monde qu’à travers sa passion dévorante pour une musique qui occupe dans sa vie beaucoup de place et rythme absolument tous ses actes.

Masters of students

Dans Metal Lords, le metal est donc exploité en tant que moyen d’émancipation. Les trois personnages principaux l’utilisant à leur façon pour se trouver et s’exprimer, dans un contexte parfois étouffant. Là encore rien d’original mais l’écriture de D.B. Weiss (l’un des deux showrunners de Game of Thrones donc) fait toute la différence en nuançant la comédie de manière très habille pour favoriser l’émergence d’une belle émotion. En cela, Metal Lords contient des passages véritablement inspirés et touchants à l’image de la séquence du concert, véritable cri du cœur à l’adresse de cette musique si prompte à fédérer.

Porté par des acteurs excellents, dont le débutant Adrian Greensmith, le surdoué Jaeden Martell (récemment vu dans Ça), la touchante Isis Hainsworth et Joe Manganiello, un acteur qui n’a jamais caché sa passion pour le heavy metal, mais aussi éclairé par la présence de quatre guest stars de choix (dont Tom Morrello, pour les autres, on ne va pas vous spoiler comme nos confrères mais vous laisser la surprise), Metal Lords n’est donc rien de plus qu’une savoureuse comédie adolescente en forme de conte initiatique contemporain, rythmée par Black Sabbath, Metallica et beaucoup d’autres riffs légendaires. Un film authentique, inexplicablement conspué par une partie des fans. Des fans qui parfois, semblent oublier la signification première de cette musique à savoir encourager à affirmer son individualité dans un torrent de décibels décomplexés.

En Bref…

S’il ne révolutionne pas le genre, Metal Lords, en jouant la carte de l’émotion, s’impose comme un excellent conte initiatique metal. Un film sincère et respectueux de son sujet, injustement conspué, porté par la passion de son producteur Tom Morello et par une bande-son absolument dingue.

@ Gilles Rolland

metal-lords-photo-jaeden-martell
Crédits photos : Netflix
Par Gilles Rolland le 10 avril 2022

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