[Critique] MY MOVIE PROJECT

CRITIQUES | 19 juin 2013 | Aucun commentaire

Titre original : Movie 43

Rating: ½☆☆☆☆
Origine : États-Unis
Réalisateurs : Steven Brill, Peter Farrelly, Steve Carr, Griffin Dunne, James Duffy, Jonathan van Tulleken, Elizabeth Banks, Patrik Forsberg, Brett Ratner, Rusty Cundieff, James Gunn, Bob Odenkirk, Steve Baker.
Distribution : Elizabeth Banks, Kristen Bell, Halle Berry, Hugh Jackman, Leslie Bibb, Kate Bosworth, Gerard Butler, Bobby Cannavale, Kieran Culkin, Josh Duhamel, Anna Faris, Richard Gere, Terrence Howard, Greg Kinnear, Johnny Knoxville, Justin Long, Seth MacFarlane, Stephen Merchant, Christopher Mintz-Plasse, Chloë Grace Moretz, Chris Pratt, Dennis Quaid, Liev Schreiber, Sean William Scott, Emma Stone, Jason Sudeikis, Uma Thurman, Naomi Watts, Aasif Mandvi…
Genre : Comédie/Sketches
Date de sortie : 19 juin 2013

Le Pitch :
Un acteur américain décide d’approcher un grand studio avec un projet réunissant les plus grandes stars d’Hollywood. Selon lui, ce film pourrait devenir le succès le plus rentable de tous les temps… En résulte un film compilant plusieurs sketches comiques…

La Critique :
D’habitude, quand on aborde un film à sketches, comme Creepshow ou encore le récent et pas terrible V/H/S, il est sympa de décortiquer les différents sketches pour au final dresser un constat de l’ensemble. Ici non. Premièrement parce My Movie Project est composé de pas moins de treize sketches et deuxièmement, car tous rivalisent de nullité.
On le comprend assez vite. Dès l’intro, qui sert de fil rouge au film. Pour résumer, on peut voir des trucs assez incroyables (là encore, dans le mauvais sens du terme) dans ce long-métrage bordélique et pas cohérent pour deux sous. Quelques exemples : Hugh Jackman a des couilles fixées dans le cou, Anna Faris veut se faire souiller par son copain, Richard Gere et Kate Bosworth planchent sur la manière de commercialiser un Ipod en forme de femme à poil (grandeur nature) appelé Ibabe ; Justin Long est Robin, Jason Sudeikis est Batman et Kristen Bell est Supergirl ; Chloë Moretz a ses règles, Johnny Knoxville et Sean William Scott tabassent un farfadet joué par Gerard Butler ; Halle Berry et Stephen Merchant jouent à action ou vérité et Elizabeth Banks déclare la guerre à un chat de dessin-animé complètement obsédé par Josh Duhamel… Voilà pour le résumé. Parlant non ? Et si sur le papier, ce n’est déjà pas bien brillant, sur l’écran c’est pire.

Disons-le tout net : le seul truc un peu drôle dans My Movie Project se résume à un mec qui se gave de bouffe tex-mex avant d’avaler un tube entier de laxatif. On ne vous dira pas pourquoi (car il y a une raison), mais le ton est donné. Ça pète sec dans My Movie Project et en toute logique ça pue. On y parle la plupart du temps de sexe (sale) et ce n’est pas drôle. Au mieux, un prout pourra vous arracher un éclat de rire soudain mais c’est bien tout. À l’usure il peut tout au plus vous extirper un sourire de temps en temps. My Movie Project affirme pouvoir maîtriser l’art délicat de la débilité. Les meilleurs parviennent à accoucher de chef-d’œuvres en brandissant l’étendard d’une débilité brillante, mais là, définitivement, c’est juste nul. Rien ne sert d’avoir autant de stars si c’est pour aligner les gags navrants. L’incompréhension est totale via à vis de l’investissement de Peter Farrelly, à la base du projet, mais pour le coup, on comprend pourquoi Bobby, son frère, d’habitude fidèle, n’a pas souhaité suivre. Pareil pour les acteurs qui ont presque tous refusé de faire la promo…

Et des stars, My Movie Project en regorge. Visez un peu ce parterre de célébrités prestigieuses ! Que du lourd ! Des comédiens solides, aux curriculums balèzes, réunis par une escouade de réalisateurs et de producteurs, parmi lesquels Peter Farrelly donc, mais aussi Brett Ratner (Rush Hour) ou James Gunn (Super). Des acteurs qui ont accepté de jouer gratuitement dans un film dont le tournage s’est étalé sur plus de trois années, histoire de coller avec les multiples plannings. Un film fortement inspiré d’Hamburger Film Sandwich qui ne parvient jamais à se hisser ne serait-ce qu’au niveau de son ainé.
Pourquoi si ce n’est pas pour l’argent, tous ces acteurs ont-ils accepté de signer ? Pour la blague ? Non parce dans le cas présent, la blague n’est pas drôle. On voit bien que tous tentent de se démarquer en outrepassant les règles du bon goût et de la bienséance, mais ils se plantent en beauté. Certains plus que d’autres. Ainsi, le segment scato avec Anna Faris arrache de force quelques ricanements, tout comme cette fausse pub (parce qu’il y a aussi des fausses pubs) pour Tampax, aussi fine qu’un plat de tripes à la mode de Caen. On le répète, mais dès le début, on sent que le film va finir dans le mur. L’incompréhension est totale et rarement, de mémoire de cinéphile, aura-t-on vu autant d’artistes respectables se tirer une balle dans le pied simultanément.

Mais puisqu’il paraît que c’est l’intention qui compte et qu’ici, l’intention était de produire un film subversif, l’indulgence est peut-être de mise. Oh et puis non, c’est navrant. Hormis le « plaisir » de voir défiler toutes ces têtes connues au sein d’un même film, My Movie Project est un navet de compétition. Une purge à la nullité aussi impressionnante que son casting.
Interdit aux personnes de moins de 17 ans non accompagnées aux États-Unis, My Movie Project est interdit aux moins de 12 ans chez nous. En fait, il devrait être interdit tout court. Distribué en salle uniquement grâce à son casting quatre étoiles (quand on voit le nombre de bons films qui n’ont pas droit au même traitement c’est quand même malheureux), le film est une aberration qu’il vaut mieux oublier. Une tache sur le c.v. de ses comédiens que la plupart ont déjà désavoué. On est d’accord !

@ Gilles Rolland

My-Movie-Project-Anna-FarisCrédits photos : Metropolitan FilmExport

 

Par Gilles Rolland le 19 juin 2013

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