[Critique] SANDY WEXLER
Titre original : Sandy Wexler
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Steven Brill
Distribution : Adam Sandler, Jennifer Hudson, Kevin James, Terry Crews, Rob Schneider, Jane Seymour, Nick Swardson, Arsenio Hall, Chris Rock, Luis Guzmán, Judd Apatow, Quincy Jones, Weird Al Yankovic, Dana Carvey, Conan O’Brien, Jay Leno, Jimmy Kimmel, Jon Lovitz, Jason Priestley, David Spade, Vanilla Ice, Lisa Loeb, Janeane Garofalo, Henry Winkler…
Genre : Comédie/Drame
Date de sortie : 14 avril 2017 (Netflix)
Le Pitch :
Agent de stars à Hollywood, Sandy Wexler est réputé dans le milieu pour son côté excentrique et pour sa propension à se dévouer corps et âme à ses clients. Un jour, il tombe par hasard sur le numéro d’une jeune chanteuse pour laquelle il a un gros coup de cœur, décidant du même coup de l’emmener au sommet…
La Critique de Sandy Wexler :
Troisième film issu du deal qu’Adam Sandler a signé avec Netflix, Sandy Wexler permet à l’acteur de retrouver Steven Brill, l’un de ses réalisateurs fétiches, à peine plus d’un an après The Do-Over. Un cinéaste avec lequel Sandler avait également tourné Little Nicky et Les Aventures de Mister Deeds et qui orchestre une sorte de faux biopic centré sur un agent de stars fantasque perdu dans les bouillonnantes années 90, à Hollywood…
Entourage
Sandy Wexler, le personnage excentrique qui donne son nom au long-métrage aurait très bien pu exister. C’est en substance de cette façon que Steven Brill et Adam Sandler, également à la production et au scénario, abordent leur film. Tout est fait pour nous « faire croire » que Wexler a bel et bien officié en tant que manager de stars dans les années 90 et que beaucoup de célébrités, de Al Weird Yankovic à Chris Rock, lui doivent leur succès. En cela, parce qu’il s’inscrit dans une démarche qui se veut proche d’une certaine réalité, à savoir celle du Hollywood des 90’s, le long-métrage adopte une posture un peu plus sobre que les précédents faits de gloire d’Adam Sandler. Ce qui ne l’empêche pas de se réfugier dès que l’occasion se présente derrière un humour bien lourdingue, dont seul le comique et ses lieutenants (ici présents en nombre) ont le secret. Certes Sandy Wexler gratte le vernis, souffle sur le strass et les paillettes pour nous faire pénétrer les coulisses du show business à l’américaine, à la façon de la série Entourage, mais il le fait à la façon d’Adam Sandler. Sans se soucier de la bien-séance et en gardant bien à l’esprit une démesure qui se lit à la fois dans les vannes, mais aussi dans la façon, prévisible mais très caractéristique du boulot de Sandler, dont le récit se déroule jusqu’à son dénouement, plein de tendresse.
Adam Sandler en famille
Vu qu’il raconte en filigrane un épisode de la grande histoire d’Hollywood, Sandy Wexler devait forcément pouvoir citer des grands noms du divertissement. Que ce soit des acteurs ou des musiciens. Ce qui a poussé Sandler à faire jouer ses relations et à inviter à la fête tous ses amis. Car Adam Sandler est du genre à s’entourer. Beaucoup de comédiens gravitent autour de lui depuis ses débuts. Il travaille souvent avec les mêmes personnes, devant ou derrière la caméra. Des mecs comme David Spade, Kevin James, Rob Schneider, Terry Crews ou Nick Swardson ont toujours pu compter sur lui pour récupérer des rôles plus ou moins importants dans ses productions et c’est à nouveau le cas ici. Ici à vrai dire, ils sont tous là. Même Jon Lovitz et Vanilla Ice, la star has-been du rap que l’on a déjà pu voir dans d’autres longs-métrages de l’acteur. Sandler a donc réuni un casting véritablement impressionnant, où se côtoient Dana Carvey (le Garth de Wayne’s World), Judd Apatow, les présentateurs Conan O’Brien, Jay Leno et Jimmy Kimmel, Chris Rock ou encore la pointure Quincy Jones et l’ex-femme médecin, Jane Seymour. Sandy Wexler a de la gueule il n’y a pas à dire. Tous n’ont pas un grand rôle, mais ils sont là, en soutien, donnant au film une certaine crédibilité, mais aussi une prestance bel et bien réelle, et tant pis si les éternels détracteurs d’Adam Sandler ne le reconnaîtront certainement pas.
Adam Sandler’s Show !
Moins fantasque que des films comme Little Nicky ou Jack et Julie, mais pas aussi sobre bien sûr que Funny People ou, encore mieux, Punch Drunk Love, Sandy Wexler donne quoi qu’il en soit à Adam Sandler l’occasion de s’en donner à cœur joie au cœur d’un récit dont il est le pivot. Toujours aussi prompt à en faire des caisses sans que la situation ne le nécessite forcément, épaulé par Jennifer Hudson, la révélation de Dreamgirls, qui joue une nouvelle fois une chanteuse, avec une belle détermination et un second degré omniprésent, Sandler n’y va pas avec le dos de la cuillère. Et comme c’est lui le patron, pas étonnant que parfois ça dérape. Encore plus libre qu’avant, maintenant que Netflix lui a donné les pleins pouvoirs sur ses productions et qu’il n’a plus la pression du box office, Sandler n’a pas peur d’en faire des tonnes. Ce qui est parfait pour ses fans, tant c’est aussi un peu ce qu’on attend de lui quand on regarde une comédie qu’il a pilotée. Mais Sandler sait aussi laisser la part belle à l’émotion. Si son Sandy Wexler, avec son accent hyper forcé et son attitude parfois pas super naturelle, peut prêter à rire, il s’avère aussi rapidement attendrissant. On s’attache à lui, on comprend ses frustrations et ses peurs, et on rigole à ses blagues et autres gaffes, tout en se disant qu’au final, le film a réussi : car oui, ce Wexler aurait pu exister. Si on enlève deux ou trois trucs vraiment trop gros, tout ce que le film nous narre aurait pu se dérouler dans la vraie vie. Car on est à Hollywood non ? Là où tout est possible, le pire comme le meilleur.
En Bref…
Un peu trop long, naviguant entre un désir de sobriété tout relatif et un fantasque outrancier typique des productions Happy Madison, Sandy Wexler s’avère au final plutôt attachant et pour le moins divertissant. Au centre, Adam Sandler règne sur la famille qu’il s’est créée sous le soleil d’Hollywood, auquel il rend ici un hommage qui lui ressemble : sincère, drôle et aussi un peu foutraque.
@ Gilles Rolland