[Critique] SPIDER-MAN : NO WAY HOME

Titre original : Spider-man : No Way Home
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Jon Watts
Distribution : Tom Holland, Zendaya, Jacob Batalon, Marisa Tomei, Benedict Cumberbatch, Alfred Molina, Jamie Foxx, Willem Dafoe, Tony Revolori, Jon Favreau, Benedict Wong…
Genre : Fantastique/Action/Suite/Saga/Adaptation
Durée : 2h28
Date de sortie : 15 décembre 2021
Le Pitch :
Démasqué suite à son affrontement avec Mysterio, Spider-Man est devenu l’ennemi public numéro un. Pourchassé dans tout New-York, Peter Parker décide de demander de l’aide au Doctor Strange. Celui-ci lui propose alors de lancer un sort afin que tout le monde oublie qu’il est Spider-Man. Malheureusement, les choses ne se passent pas comme prévu et le sort en question provoque une fracture entre les univers. Fracture par laquelle se faufilent plusieurs super-méchants qui vont donner à l’Araignée du fil à retordre…
La Critique de Spider-Man : No Way Home :
Troisième volet de la troisième saga de l’Homme Araignée au cinéma, après la trilogie de Sam Raimi et les deux films de Marc Webb, Spider-Man : No Way Home joue la carte de l’audace et embrasse la dynamique de l’excellent film d’animation Spider-Man : New Generation, en passant une tête dans le multivers. Une aventure de haut-vol à nouveau confiée à Jon Watts, qui après les deux premiers volets très réussis doit ici relever un défi encore plus grand, à l’image de Spider-Man lui-même. Alors, qu’est-ce que ça donne ?
Critique sans spoilers !
Peter Parker contre le reste du monde
Désormais totalement intégré au MCU après sa participation à la civil war de Captain America et Iron Man et son combat contre Thanos, Spider-Man est ici confronté à des super-vilains en provenance d’autres univers. Ce qui se traduit pour nous : en provenance d’autres films. Car oui, Spider-Man : No Way Home convoque, comme le trailer nous le montrait, les méchants des trois Spider-Man de Sam Raimi et des Spider-Man de Marc Webb à savoir le Bouffon Vert, le Docteur Octopus, l’Homme-Sable, le Lézard et Electro. Un parti-pris audacieux ici remarquablement amené, qui réserve, on ne va pas vous le cacher, des séquences extrêmement jubilatoires.

Festival super-héroïque
Le film débute exactement où le précédent se terminait et se poursuit au rythme d’incroyables péripéties remarquablement agencées. Alors oui, parfois, il faut bien souligner que le scénario prend quelques petits raccourcis mais ce n’est en rien gênant. On pourra notamment tiquer sur la façon dont le sort de Doctor Strange, celui qui finit par provoquer une rupture de l’espace-temps, est amené. Pour autant, ici, la générosité et la virtuosité de la mise en image l’emportent sur tout le reste. Pendant 2h38, No Way Home ne cesse de monter dans les tours, sans jamais oublier l’émotion. À l’instar des deux précédents, le personnage de Peter Parker n’est jamais sacrifié sur l’autel du grand spectacle et jamais Jon Watts ne perd non plus de vue les autres personnages. C’est d’ailleurs le gros point fort du film.
La sympathique araignée du quartier
No Way Home est plus qu’à son tour spectaculaire. Les surprises s’enchaînent et nourrissent la psyché de personnages travaillés comme jamais dans cette trilogie. Zendaya par exemple campe une MJ bien plus consistante que dans les deux premiers films. Même chose pour le Ned de Jacob Betalon. Même Tante May, toujours incarnée par la parfaite Marisa Tomei, gagne en épaisseur. Les méchants, nombreux, ne sont pas en reste. Jon Watts ayant parfaitement pigé qu’un bon film de super-héros appelait de solides antagonistes. Ils leur réserve ainsi à tous des séquences fortes. Même si au final, Octopus, le Bouffon Vert et Electro se détachent. Le réalisateur qui fait également preuve d’un vrai respect envers le boulot accompli par ses prédécesseurs en reprenant à son compte leurs personnages au sein d’un film ambitieux à bien des niveaux.
Spider-Man fait le fan service
Alors oui, les plus cyniques pourront toujours dire que No Way Home joue à fond la carte du fan service. C’est d’ailleurs un peu vrai, même si en elle-même, cette nouvelle aventure du célèbre Tisseur parvient aussi à exister au-delà des surprises qu’elle réserve. En d’autres termes, jamais le long-métrage ne se résume à une succession de révélations chocs et autres sucreries pour geek en manque de sensations fortes. À l’image du tonitruant Spider-man : New Generation, No Way Home soigne le fond et les formes et sait faire montre d’un vrai sens de l’équilibre.
Toile de maître
Au final, ce Spider-Man brille par sa subtilité et parvient également à exister sans se raccrocher aux branches du MCU. Si le rôle de Strange est prépondérant, il ne prend jamais le pas sur Peter Parker et les autres mais sert au contraire le récit grâce à des interventions bien dosées. Même constat pour l’humour lui aussi parfaitement calibré pour ne jamais empêcher l’émergence d’une émotion de plus en plus prégnante. Sans tomber dans la bouffonnerie, No Way Home rend justice à la formidable mythologie de son héros et s’impose sans problème non seulement comme le meilleur film de cette trilogie mais aussi comme l’un des plus complets, des plus généreux et des plus maîtrisés de tous les films consacrés à Spidey. Tom Holland finissant pour sa part de prouver qu’il fait un Spider-Man/Peter Paker absolument sensationnel.
En Bref…
Ambitieux, virevoltant, généreux et rempli de surprises, Spider-Man : No Way Home réussit l’exploit de faire preuve d’une vraie profondeur. Un film de super-héros au sens noble du terme, souvent complètement dingue, jubilatoire en permanence, émouvant et remarquablement interprété. Un véritable cadeau pour les fans. L’un des meilleurs films du MCU et sans aucun doute l’un des meilleurs films consacrés à Spidey.
@ Gilles Rolland
