[CRITIQUE] THE GRAY MAN

Titre original : The Gray Man
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisateurs : Anthony Russo, Joe Russo
Distribution : Ryan Gosling, Ana de Armas, Chris Evans, Jessica Henwick, Ré-Jean Page, Wagner Moura, Billy Bob Thornton, Alfre Woodard, Dhanush, Julia Butters…
Genre : Action/Thriller/Adaptation
Durée : 2h09
Date de sortie : 22 juillet 2022 (Netflix)
Le Pitch :
Un prisonnier est recruté par une agence secrète afin d’intégrer un programme confidentiel. Il devient alors un espion chargé d’exécuter des contrats à haut risque dans le monde. Un jour, plusieurs années après ses débuts, l’une de ses cibles l’informe que ses employeurs comptent l’assassiner. Il décide alors de faire tomber toute l’organisation…
La Critique de The Gray Man :
200 000 millions de dollars. C’est ce que The Gray Man aurait coûté à Netflix. Quelques mois après le foireux Red Notice, le géant américain remet la main au porte-monnaie et produit un autre blockbuster, en se basant sur la même recette. Car après tout, pourquoi prendre des risques quand on tient quelque chose qui marche ?
Trop de nuances de Gray
The Gray Man est tout ce que les films d’action des années 80 n’étaient pas à savoir feignant, dénué d’audace et cynique. Il reste certes le casting et quelques scènes d’action plutôt bien fichues mais ça ne pèse pas lourd sur la balance à l’arrivée. Le problème est donc dans cette fameuse recette qui ici, est simplement appliquée, sans générosité ou sincérité.
Ryan Gosling incarne donc un mec hyper balèze, capable de dézinguer à lui seul toute une armée. En face, Chris Evans s’amuse à jouer les sadiques et Ana de Armas arbitre. Gosling semble n’en avoir rien à faire, Evans est en roue libre et Ana de Armas surnage. De l’autre côté de la caméra, les frères Russo, qui sont connus pour avoir orchestré Avengers Infinity War et Endgame font certes preuve d’un certain savoir-faire dans les bastons mais c’est bien tout. La plupart du temps, ils se contentent du minimum syndical.

Tour du monde en 2h09
The Gray Man justifie son énorme budget en situant son action dans plusieurs pays histoire de marcher sur les plates-bandes de James Bond. Il multiplie également les séquences spectaculaires afin de cacher le caractère famélique du scénario et ne parvient à l’arrivée jamais à sonner avec une quelconque originalité. Mais au fond, l’originalité n’a pas d’importance quand à côté, les mecs se lâchent un peu. Ce qu’ils ne sont pas ici bien sûr tant tout semble correspondre à un cahier des charges aussi passionnant qu’une lecture en public de l’annuaire par un type narcoleptique. En gros, on se fout rapidement de ce qui se passe et on se contente de regarder les bastons et autres explosions avec la même expression que Ryan Gosling quand il échappe miraculeusement à un carambolage dans les rues d’une ville européenne quelconque.
The Gray Man Endgame
Rien de très consistant à se mettre sous la dent ici donc. Si la première scène peut laisser présager un thriller d’action plutôt sympa, la suite se charge de nous faire comprendre qu’on est en face d’un énième produit programmé pour cartonner auprès d’un public qui de toute façon va regarder tout ça sur un smartphone à l’écran crade et fendu, un soir de semaine dans les transports en commun. Ainsi, rien n’est vraiment soigné, rien n’est fignolé et rien ne sort du lot. Ah si, peut-être la performance de la jeune Julia Butters, la révélation de Once Upon a Time in… Hollywood, tant son jeu sonne avec une sincérité qui fatalement, finit ici par faire tâche.
En Bref…
Ni complètement foiré ni réussi, The Gray Man est surtout très fade. Un film d’action Netflix conçu suivant les canons en vigueur aujourd’hui, qui n’a ni la rugosité, ni l’imprévisibilité, ni la générosité ou l’audace des classiques du genre. Le style de truc qu’on oublie aussitôt après l’avoir vu.
@ Gilles Rolland
