[Critique] THOR : LOVE AND THUNDER
Titre original : Thor : Love and Thunder
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Taika Waititi
Distribution : Chris Hemsworth, Natalie Portman, Tessa Thompson, Taika Waititi, Christian Bale, Russell Crowe, Jaimie Alexander, Chris Pratt, Pom Klementieff, Karen Gillam, Vin Diesel, Bradley Cooper, Sean Hun, Matt Damon, Luke Hemsworth, Melissa McCarthy…
Genre : Science/Fiction/Fantastique/Action/Aventure/Adaptation/Suite/Saga
Durée : 1h59
Date de sortie : 13 juillet 2022
Le Pitch :
Thor voyage aux côtés des Gardiens de la Galaxie. Encore sous le coup du combat contre Thanos, le dieu du tonnerre est en quête de paix et de quiétude. Néanmoins, quand Gorr, le Boucher des Dieux, commence à décimer les divinités, Thor se voit contraint de passer à l’action. C’est alors qu’il retrouve Jane Foster, qui entre temps, est devenue Mighty Thor…
La Critique de Thor : Love and Thunder :
Loué soit Taika Waititi pour avoir sorti Thor de l’ornière avec Thor : Raganarok, après le très laborieux Thor : Le monde des ténèbres ! Un réalisateur responsable d’un changement de cap radical ici de retour aux commandes d’un quatrième volet bien sûr attendu au tournant. Thor qui a donc beaucoup changé depuis le premier épisode. Aujourd’hui, mine de rien, le colosse blond est un peu devenu le comique de la bande. Ça tombe bien car son interprète Chris Hemsworth est au moins aussi bon quand il faut balancer des vannes et jouer sur un registre décalé que lorsqu’il doit casser des bouches.
Sweet God O’ Mine
Nous retrouvons donc Thor. Plus que jamais jovial, le personnage ne semble plus rien prendre au sérieux tandis qu’il démonte des armées à lui tout seul avec sa grosse hache magique. Célébré pour son Ragnarok, il est vrai déjà très décalé mais aussi relativement sombre car parsemé de séquences plutôt dramatiques (la mort d’Odin, la perte de l’œil de Thor, etc.), Taika Waititi a décidé de pousser tous les potards au maximum, jusqu’à tomber dans la bouffonnerie la plus décomplexée. Alors oui, c’est drôle mais force est de constater que le traitement que le cinéaste inflige à Thor lui fait aussi perdre de son intensité « dramatique ».
Dès le début, quand Korg, le meilleur pote de Thor, raconte son histoire, le film ne cesse de multiplier les gags et les scènes farfelues. Le tout après une séquence introductive dont la tension dramatique est elle aussi dynamitée par l’arrivée d’un personnage totalement fantasque, à savoir un dieu quelconque porté sur la gaudriole condescendante.
Welcome to Asgard
Si le scénario inclus des séquences qui, sur le papier en tout cas, s’avèrent assez tristes, à l’écran, Waititi semble s’en moquer et retourne constamment à la comédie pure et dure pour finir par s’auto-parodier dans un festival certes divertissant mais aussi plutôt déconcertant. Et puis ça va vite. Trop vite. Tout le début est expédié avec une désinvolture qui laisse pantois. Que ce soit le retour de Thor aux affaires, la construction du méchant joué par Christian Bale ou encore le come-back surprise de Jane Foster. Rien ne semble arrêter Taika Waititi lui qui a manifestement décidé de faire le maximum pour sans cesse faire oublier les enjeux dramatiques de son film.
Paradise city
Rythmé par plusieurs morceaux des Guns N’ Roses (Marvel a certainement eu un prix de gros), Thor : Love and Thunder se calme heureusement un peu à mi-parcours même si là encore, il pose parfois problème en partant dans tous les sens. Fatalement, quand le ton s’assombrit considérablement, la sauce ne prend qu’à moitié. Alors qu’il avait à sa disposition un méchant vraiment balèze, campé par un Christian Bale toujours aussi investi, le réalisateur préfère jouer les sales gosses et saborde lui-même l’histoire en la diluant dans trop d’effets de manche. Et encore une fois, si Thor : Love and Thunder n’est jamais ennuyeux, souvent drôle et visuellement stimulant, il ne fonctionne que par intermittence quand le scénario est censé encourager des émotions plus profondes.
Axe and Roses
Véritable festival de second degré, Thor : Love and Thunder n’arrive donc pas à se montrer aussi équilibré que son remarquable prédécesseur. Transformé en amuseur public, le héros surpuissant qu’est Thor, se retrouve au centre d’un récit qui n’a pour autre but que de sans cesse prendre à revers pour mieux faire marrer. Un choix plutôt curieux tant toutes les séquences plus sombres, comme celles avec Jane Foster, l’attaque de la Nouvelle-Asgard et la fin, tombent un peu à plat. Sans compter que Taika Waititi n’évite pas toujours le ridicule. Comme cette scène avec une armée d’enfants, qui incite à penser que le réalisateur a lâché la rampe dans un élan je-men-foutiste un peu gênant.
Cela dit, oui, dans sa globalité, Thor 4 divertit comme il se doit. De toute façon toujours supérieur aux deux premiers volets, il foire beaucoup de choses mais en réussit heureusement davantage. Le bilan est donc mitigé et la déception est bien là mais de par son caractère foutraque et sa propension à toujours en faire des caisses et son curieux détachement, ce nouvel épisode se montre quoi qu’il en soit atypique. Ce qui, d’une certaine façon, contribue à lui conférer son charme.
En Bref…
Trop bordélique pour être vraiment efficace, trop farfelu pour toucher en plein cœur lors des scènes censées être émouvantes mais visuellement grandiose et totalement décomplexé, Thor : Love and Thunder divertit autant qu’il déconcerte. Porté par d’excellents comédiens, dont un Chris Hemsworth à l’enthousiasme contagieux, ce film fait bien sûr moins bien que le précédent volet mais s’avère suffisamment atypique pour tirer son épingle du jeu.
@ Gilles Rolland
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