[CRITIQUE] BLACK PANTHER : WAKANDA FOREVER

CRITIQUES | 11 novembre 2022 | Aucun commentaire
Black-Panther-Wakanda-Forever-affiche

Titre original : Black panther : Wakanda Forever

Rating: ★★½☆☆

Origine : États-Unis

Réalisateur : Ryan Coogler

Distribution : Letitia Wright, Lupita Nyong’o, Angela Bassett, Danai Gurira, Winston Duke, Tenoch Huerta, Martin Freeman, Julia Louis-Dreyfuss, Isaach de Bankolé, Dominique Thorne…

Genre : Fantastique/Action/Suite/Saga/Adaptation

Durée : 2h41

Date de sortie : 9 novembre 2022

Le Pitch :

Le Wakanda est en deuil après la mort du roi T’Challa, alias Black Panther. Alors que le monde regarde la nation avec envie en raison de ses gisements de vibranium, un nouvel ennemi fait son apparition. Sans son frère à ses côtés, Shuri va pourtant devoir bel et bien embrasser son destin…

La Critique de Black Panther : Wakanda Forever :

Dernier film de la chaotique Phase IV du MCU, Black Panther 2 arrive quelques mois après le décevant car vraiment trop bordélique Thor : Love and Thunder et quelques semaines après la conclusion de She-Hulk soit la pire chose que Marvel a pu produire depuis les débuts du MCU (et de loin). Black Panther : Wakanda Forever se présentant à nous plus de deux ans après le décès de Chadwick Boseman, l’interprète du héros Black Panther depuis Captain America : Civil War. Un film marqué par cette tragédie, qui malheureusement, ne parvient pas à réussir tout ce qu’il entreprend.

La mort dans l’âme

À nouveau aux commandes, co-auteur du scénario, le très investi Ryan Coogler a donc dû gérer la mort de Chadwick Boseman. Mainte fois repoussé, d’une part en raison de la disparition de l’acteur mais aussi à cause de la pandémie de Covid-19, Black Panther 2 a choisi d’aller de l’avant et non de faire comme dans Star Wars (avec la Carrie Fisher) pour essayer de nous imposer un Chadwick Boseman de synthèse. Dès le début, les choses sont claires et jamais, si ce n’est au fil d’images d’archives, le regretté comédien n’apparaît à l’écran. Traitée hors-champs, la mort de T’Challa fait office de point de départ pour un film bien sûr marqué par le deuil mais aussi par cette nécessité impérieuse de tout de même continuer à avancer.

Black-panther-2

C’est le principal point fort de Black Panther : Wakanda Forever : jamais la tristesse évoquée dans le scénario ne paraît feinte. Jamais l’hommage à Chadwick Boseman ne sonne faux. Habité d’une vraie émotion, palpable en permanence ou presque, le long métrage est ainsi plus grave que beaucoup d’autres productions du MCU et finalement, c’est une bonne chose.

Aller de l’avant

Malgré tout, quand le film essaye de surmonter la mort de Boseman pour essayer d’aller de l’avant, les choses ne se passent pas comme espéré. Il y a tout d’abord ces défauts, déjà visibles dans le premier volet, que Ryan Coogler, certainement galvanisé par le succès énorme du film, n’a même pas songé à gommer. Ainsi, cette suite est visuellement assez moche. Il n’y a pas d’autres mots. De la combinaison de Riri Williams, la remplaçante annoncée de Tony Stark, terriblement ratée, à celle des guerrières du Wakanda, elles aussi parfaitement atroces, de la photographie criarde aux décors tout aussi brouillons, de ces effets numériques vulgaires à ces costumes hideux, Black Panther 2 n’est pas un beau film.

Alors que le fait de situer l’action dans un pays africain, riche en coloris et autres paysages merveilleux aurait dû permettre à Ryan Coogler de nous livrer un formidable kaléidoscope d’images, celui-ci nous ressort une vilaine palette tout aussi agressive pour la rétine que dommageable à la bonne tenue de l’ensemble. Il est aussi totalement incompréhensible de voir à nouveau un film aussi cher se reposer sur des effets-spéciaux parfois clairement ratés et souvent brouillons. La bataille finale, par exemple, en plus d’être anecdotique, est graphiquement toute pétée.

Le retour de la panthère

L’écriture de Wakanda Forever peine aussi à trouver son rythme. Beaucoup trop long (2h41 tout de même), le film ne parvient jamais à se montrer clair dans son propos, oubliant des personnages sur le bas-côté et réservant à certains un sort peu enviable (en gros, des personnages potentiellement importants s’avèrent inutiles à l’avancée de l’histoire). Finalement jamais aussi réussi que quand il cristallise son discours sur la résilience de sa nouvelle héroïne, le métrage en oublie aussi de réserver un traitement vraiment favorable à Namor, le grand méchant, pourtant très prometteur.

Reste donc cette émotion, les performances de certains acteurs, Letitia Wright, Angela Bassett, Lupita Nyong’o et Tenoch Heurta en tête et quelques séquences visuellement à peu près convaincantes. C’est peu. Même quand il fonce enfin tête baissé dans l’action, Black Panther 2 peine à convaincre. C’était déjà le cas avec le premier et cette suite ne fait guère mieux. Un film bancal donc, pas totalement raté, mais loin d’être réussi.

En Bref…

Porté par une émotion tangible, qui incite à l’indulgence concernant les nombreux défauts narratifs et formels qui plombent l’addition, Black Panther : Wakanda Forever limite la casse mais est très loin de se montrer aussi flamboyant qu’espéré. Un film finalement à l’image de la Phase IV qu’il conclut bizarrement, à savoir brouillon et maladroit.

@ Gilles Rolland

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Crédits photos : Walt Disney Pictures
Par Gilles Rolland le 11 novembre 2022

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