[Critique] UN TALENT EN OR MASSIF

CRITIQUES | 21 avril 2022 | Aucun commentaire
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Titre original : The Unbearable Weight Of Massive Talent

Rating: ★★★★★

Origine : États-Unis

Réalisateur : Tom Gormican

Distribution : Nicolas Cage, Pedro Pascal, Tiffany Haddish, Sharon Horgan, Neil Patrick Harris, Lily Mo Sheen, Alessandra Mastronardi, Ike Barinholtz…

Genre : Comédie/Action

Durée : 1h48

Date de sortie : 20 avril 2022

Le Pitch :

Endetté, peinant à décrocher des rôles stimulants, Nicolas Cage se débat de plus avec une vie de famille pour le moins chaotique. Alors qu’un film sur lequel il comptait pour relancer sa carrière vient de lui échapper, le légendaire acteur accepte à contre cœur la proposition d’un richissime individu qui souhaite le payer 1 million de dollars pour assister à sa fête d’anniversaire. Ce que Nicolas Cage ne sait pas, c’est que l’homme en question est un dangereux trafiquant d’armes…

La Critique d’Un talent en or massif :

Le Nicolas Cage que joue Nicolas Cage dans Un talent en or massif n’est pas le vrai Nicolas Cage mais partage néanmoins un grand nombre de points communs avec ce dernier. Dans le film par exemple, Cage a une fille adolescente. Ce n’est pas le cas dans la vraie vie. Il ne vit pas vraiment dans un hôtel à Los Angeles non plus. De petites différences qui permettent au long-métrage de mettre un peu distance entre le fantasme et la réalité et ainsi de justifier ses savoureux débordements. Une stratégie payante ? Pour sur tant Un talent en or massif s’impose sans aucun problème comme l’une des professions de foi les plus émouvantes vues sur un écran de cinéma depuis des lustres.

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Nicolas fuckiiiiiiiiiiiiing Cage !

Terminés les rôles parfois approximatifs dans des DTV tournés pour trois fois rien où Nicolas Cage a joué ces dernières années et dans lequel il n’a eu de cesse d’essayer de tout de même briller ou en tout cas de garder la tête hors de l’eau. Des films destinés à lui permettre de payer ses dettes au fisc et de soigner sa mère malade qui sont aujourd’hui derrière l’acteur, lui qui néanmoins a su régulièrement exploser dans des longs-métrages puissants, à l’image de Joe et Pig pour n’en citer que deux.

Cela dit, Un talent en or massif sonne véritablement comme un nouveau départ et voit Nicolas Cage regarder en face, sans sourciller, sa propre légende. Sa légende ou en tout cas la créature polymorphe qui, sur Internet, est devenue à elle seule un véritable phénomène, presque indépendamment de tous les chefs-d’œuvre tournés aux côtés des plus grands depuis les années 80.

Les mèmes délirants, les vidéos compilations du style Nicolas Cage loses his shit et autres objets dérivés traduisant un culte déviant pour un acteur hors normes (ah les fameux coussins à l’effigie du visage de Cage !), tout est abordé dans Un talent en or massif. Le socle d’un projet fou, que l’on dirait pensé pour permettre au neveu de Francis Ford Coppola d’enfin affronter son propre mythe pour mieux revenir au sommet, une nouvelle fois, plus fort que jamais.

Un acteur hors de sa Cage

Sans cesse le scénario tricoté par Tom Gormican (également derrière la caméra) et Kevin Etten interroge sa propre condition pour mieux rendre hommage à Nicolas Cage, sans se priver non plus de le confronter à ses excès et à son approche si particulière du métier d’acteur. Voir ce dernier évoluer au sein d’une intrigue comme celle d’Un talent en or massif, qui prend un malin plaisir à multiplier les références à sa carrière, a bien sûr quelque chose de terriblement savoureux.

Conscient de son statut, mais aussi des erreurs qu’il a pu commettre, du caractère bancal de beaucoup de ses derniers films et de l’image qu’il renvoie (« tout le monde pense que je suis barjo » affirmait-il au magazine Première en avril 2022), Nicolas Cage est ici formidable en cela qu’il ne renie rien et assume tout.

Cage movie

Alors que le Cage movie est presque devenu un style à part entière, Un talent en or massif entend aussi s’imposer comme une nouvelle rampe de lancement pour sa star. En lui-même, le script n’a rien de révolutionnaire. Débarrassez-le de tout le côté meta et il ne reste finalement qu’une intrigue somme toute classique de comédie d’action gentiment dépaysante. Pourtant, encore une fois, c’est tout à fait assumé et au fond, à plus d’un titre, la présence de Nicolas Cage et le fait qu’il joue une version légèrement alternative de lui-même suffit largement à conférer une vraie originalité, une authentique fraîcheur et même une certaine audace à l’ensemble.

Volte Face de l’enfer

Il faut également préciser que si la trame est classique et plutôt prévisible, les dialogues, eux, sont brillants. C’est grâce à ces répliques hilarantes, à ces idées géniales (Nicky, le double de Nicolas Cage, qui apparaît dans les moments de doute et renvoi à l’interview borderline de 1990 chez Wogan, allez voir sur YouTube) et à l’honnêteté suprême de Nicolas Cage, ici à nu mais bien décidé à en découdre, qu’Un talent en or massif gagne ses gallons.

Apaisé, Cage se regarde dans un miroir à peine déformant et se livre à une introspection très profonde. Comme quand se termine le film, juste après une scène très émouvante où on perçoit des larmes dans les yeux de l’acteur. Un homme revenu de tout, rock and roll au possible, unique en son genre. Une espèce en voie de disparition à lui tout seul. Un génie tout simplement, encore une fois épatant de sincérité et d’outrance.

Ah oui une dernière chose : Pedro Pascal est formidable ! Et du même coup, son duo avec Nicolas Cage aussi.

En Bref…

Certes la trame d’Un talent en or massif reste somme toute classique mais quand de même… Quel film ! Porté par un Nicolas Cage incroyable, souvent hilarant, touchant même, mené tambour battant par un réalisateur qui ne cesse de mettre sa star face à avec sa propre légende, Un talent en or massif ne déçoit pas et parvient même à surprendre. Quant à savoir s’il ne s’adresse qu’aux fans de l’acteur… Un film où Nicolas Cage joue Nicolas Cage… Si vous allez le voir, c’est que vous l’aimez quand même un peu non ? Cela va sans dire, il est génial !

@ Gilles Rolland

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Crédits photos : Metropolitan Filmexport
Par Gilles Rolland le 21 avril 2022

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