[Critique] UPSIDE DOWN
Titre original : Upside Down
Rating:
Origine : Canada/France
Réalisateur : Juan Solanas
Distribution : Kirsten Dunst, Jim Sturgess, Timothy Spall, James Kidnie, Holly O’Brien, Frank M. Ahearn, Nicholas Rose, Don Jordan…
Genre : Romance/Fantastique
Date de sortie : 1er mai 2013
Le Pitch :
Dans un univers parallèle, deux planètes se font face, partageant le même soleil, mais possédant chacune leur propre gravité. En bas, Adam vit au cœur d’une société ravagée par la guerre, appauvrie et polluée. En haut, chez les nantis, Eden, une jeune fille, jouit d’une mode de vie des plus confortables. Amoureux depuis leur enfance, suite à une rencontre impromptue au sommet de deux montagnes, Eden et Adam se perdent néanmoins de vue après un accident qui manque de peu de coûter la vie à la jeune fille. 10 ans plus tard, le destin les réunit à nouveau. Alors qu’il est formellement interdit à ceux d’en haut et à ceux d’en bas de se rencontrer, les amoureux vont devoir défier la gravité pour vivre pleinement leur passion…
La Critique :
Photographe de profession remarqué grâce à un court-métrage multi-récompensé, Juan Solanas déboule avec un deuxième film pour le moins atypique. Là est d’ailleurs sa plus grande force. Upside Down est une véritable proposition de cinéma. Une proposition à la fois super ambitieuse, mais aussi super casse-gueule. Malheureusement, si il mène sa barque avec un aplomb qui force le respect, le cinéaste se vautre la tête la première à de multiples reprises. Trop souvent à vrai dire pour que l’on ressorte du film avec une impression pleinement positive.
Le problème avec Upside Down réside dans son incapacité à gérer toutes les problématiques inhérentes à son pitch atypique. En gros, il n’est pas rare de remarquer ici ou là de nombreuses incohérences. Juan Solanas ne gère pas l’univers qu’il a crée et -fin du fin- semble un peu se contrefoutre de le rendre cohérent. Les multiples ellipses sont là pour le prouver. Lui, ce qui l’intéresse, c’est uniquement l’histoire d’amour entre Kirsten Dunst et Jim Sturgess. Une love story aux forts relents de guimauve, calquée sur le modèle ancestral de Roméo et Juliette, où un homme pauvre et poissard aime une jeune fille bien née. Ici, pas de familles rivales, mais deux mondes antinomiques. Souvent cul-cul la praline et ô combien balisée, la romance ne manquera pas de faire vibrer la corde sensible des spectateurs à la recherche de sentiments nobles, mais ennuiera tous les autres. Pas étonnant alors que le film se traîne un peu quand il est facile de prévoir un dénouement qui le moment venu, verse allègrement dans un certain ridicule. À vous de voir, mais il n’est pas interdit de pouffer au terme de ce trip romantique faussement original.
Pourquoi Juan Solanas n’a-t-il pas davantage soigné les détails ? Pourquoi avoir autant négligé un contexte aussi prometteur ? Question d’expérience probablement vu qu’à aucun moment, Solanas ne s’intéresse à autre chose qu’aux déambulations amoureuses de ses protagonistes et aux paysages torturés qu’offre cette combinaison fantasmagorique de deux planètes à la fois jumelles et pourtant complètement opposées. Alors oui c’est chouette de voir Kirsten rééditer son fameux baiser à l’envers, comme dans Spider-Man et oui, certains paysages ont carrément de la gueule. Empruntant à Inception une géométrie explosée, Upside Down alterne les scènes à l’endroit et les scènes à l’envers. Quand rien ne se passe de particulier, on arrive à suivre, mais quand vient l’action, tout devient trop brouillon. De toute façon, l’action en question ne s’avère jamais assez palpitante pour avoir envie de se lancer dans une séance de démêlage et ainsi arriver à savoir où est qui, pourquoi, comment et surtout dans quel sens ? Le principal étant de se demander comment Jim Sturgess, lorsqu’il se ballade en toute impunité dans le monde d’en haut, grâce à un équipement spécifique, arrive à évoluer normalement, alors qu’il a théoriquement la tête en bas. Essayez un peu de marcher au plafond et vous verrez que ce n’est pas une mince affaire… Pour lui, c’est facile, mais comme chacun sait, l’amour donne des ailes.
Porté par un duo de comédiens impeccables (Kirsten Dunst toujours magnifique et pleine de nuances et Jim Sturgess tout autant impliqué) et par quelques seconds rôles au poil (dont principalement l’excellent Timothy Spall), Upside Down se mord la queue plus qu’à son tour. Parfois, à force d’avoir la tête en bas, il file carrément la gerbe et encourage notre attention à lâcher l’affaire. Écrit à l’arrache par un type qui a cru bon de monter son projet sur une seule idée (même si il s’agit d’une bonne idée), cet œuvre bancale au possible finit par ne plus ressembler à grand chose.
C’est d’autant plus regrettable car même farci de défauts et autres maladresses embarrassantes, Upside Down demeure atypique. Sa grande force est d’arriver tout de même à intriguer. Ce qui n’est déjà pas si mal…
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Warner Bros. France
Euh peut être que le héros a des chaussures contenant des poids sensible à la gravité du monde d’en haut ! L’incohérence c’est plutôt le fait que ces meme poids prennent feu alors qu’ils sont dans “leur” monde…