[Critique] UNICORN STORE

CRITIQUES | 26 avril 2019 | Aucun commentaire
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Titre original : Unicorn Store

Rating: ★★★½☆

Origine : États-Unis

Réalisatrice : Brie Larson

Distribution : Brie Larson, Samuel L. Jackson, Joan Cusack, Bradley Whitford, Mamoudou Athie, Hamish Linklater, Martha MacIsaac, Karan Soni…

Genre : Drame

Date de sortie : 5 avril 2019

Le Pitch :

Kit, une artiste en mal de reconnaissance, a du mal à trouver un sens à son existence. Bloquée dans un quotidien dans lequel elle a du mal à trouver ses marques, elle finit par se résoudre à dégoter un véritable travail et à abandonner ses rêves d’enfant. Un jour néanmoins, elle reçoit une étrange carte l’invitant à se rendre dans un magasin. Sur place, elle fait la connaissance d’un curieux personnage qui se propose de réaliser son plus grand désir : adopter une véritable licorne…

La Critique de Unicorn Store :

Resté bloqué dans les tiroirs pendant plusieurs mois, le premier film réalisé par Brie Larson sort enfin sous nos latitudes. Le succès de Captain Marvel ayant à n’en pas douter décidé Netflix à sortir le porte-monnaie pour proposer à ses abonnés cette rêverie douce-amère dans laquelle l’actrice retrouve d’ailleurs Samuel L. Jackson, son partenaire de chez Marvel…

Devenir adulte : mode d’emploi

Le personnage de Brie Larson s’avère très rapidement attachant. Une jeune femme qui rêve d’être artiste mais dont les œuvres ne trouvent grâce aux yeux de personne. Frustrée, elle se résout ainsi à rentrer dans le moule en abandonnant les couleurs vives et l’excentricité remarquables de ses créations. Mais voilà… Unicorn Store n’est pas simplement un film sur le passage à l’âge adulte et sur la nécessité de grandir. C’est plutôt une réflexion sur la nécessité de grandir sans pour autant enfermer à double tour l’enfant qui ne demande qu’à s’exprimer afin de conserver une part de fantaisie dans un monde plus apte à étouffer dans l’œuf la différence pour forcer le plus grand nombre à se conformer à une norme. La licorne étant ici la métaphore de cette part de fantaisie qui peut alors mettre suffisamment de couleurs dans l’existence pour en redéfinir les contours.

Unicorn-Store-Jackson-Larson

À la recherche de la licorne perdue

Derrière la caméra pour la première fois, Brie Larson fait preuve d’une bonne volonté manifeste. Visiblement habitée par son sujet, elle parvient, avec une grande simplicité et beaucoup de sincérité, à tout mettre en œuvre pour ne pas sombrer dans l’excès et ainsi livrer une œuvre poétique mais néanmoins assez terre-à-terre (dans le bon sens du terme). L’équilibre dont elle fait preuve est remarquable, même si le long-métrage reste plutôt scolaire. L’apanage de nombreux premiers films d’ailleurs et non, ce n’est pas forcément un défaut. Le sujet appelait cette naïveté et cette propension presque enfantine à organiser l’irruption du fantastique dans une réalité plutôt morne. L’écriture est d’ailleurs au diapason. Car Unicorn Store là aussi, ne pêche jamais par un désir d’en mettre plein la vue, quelque soit le bout par lequel on le prend. Ni tire-larme ni trop farfelu, il s’apparente à un joli exercice d’équilibriste savamment mené, dont la générosité lui permet de sortir du lot.

Colors

Côté direction d’acteurs, Brie Larson se montre également à la hauteur. Surtout quand il s’agit d’accorder de l’importance aux personnages secondaires, tous campés par des comédiens parfaits, à l’image du couple Bradley Whitford/Joan Cusack ou du touchant Mamoudou Ahtie. Bien sûr, l’alchimie que l’actrice partage avec Samuel L. Jackson, pour sa part impeccable, fait beaucoup. Au premier plan, Brie Larson illumine de sa simple présence cette belle histoire à la morale bienveillante. Que demander de plus ? À vrai dire pas grand chose.

En Bref…

Un premier film sincère et généreux, à la réalisation certes un peu scolaire, illuminé par la présence devant et derrière la caméra d’une Brie Larson pleinement investie, attachante et garante de la poésie qui abrite le script tout du long. Un joli petit film.

@ Gilles Rolland

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Crédits photos : Netflix
Par Gilles Rolland le 26 avril 2019

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