[Critique série] NARCOS : MEXICO – Saison 1

SÉRIES | 17 décembre 2018 | Aucun commentaire
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Titre original : Narcos : Mexico

Rating: ★★★★☆
Origine : États-Unis/Mexique
Créateurs : Carlo Bernard, Doug Miro
Réalisateurs : Josef Kubota Wladyka, Andrés Baiz, Amat Escalante, Alonzo Ruizspalacios.
Distribution : Michael Peña, Diego Luna, Aaron Staton, Tenoch Huerta, Alejandro Edda, Alfonso Dosal, Joaquín Cosío, Jackie Earle Haley, Tessa La, Fernanda Urrejola, Wagner Moura, Scoot McNairy…
Genre : Thriller/Drame
Diffusion en France : Netflix
Nombre d’épisodes : 10

Le Pitch :
L’ascension de Félix Gallardo, un ancien policier devenu dealer à l’origine du Cartel de Guadalajara. Gallardo que tentent par tous les moyens de faire tomber Enrique Camarena et une poignée d’autres agents de la DEA, au début des années 80. Histoire vraie…

La Critique de Narcos : Mexico – Saison 1 :

Narcos a atteint des pics de popularité dès sa première saison, grâce à son histoire centralisée sur l’ascension de Pablo Escobar. La saison 2 quant à elle, se concentrait sur la chute du célèbre trafiquant. Puis la série a pris un tournant en continuant à raconter l’histoire des narco-trafiquants colombiens, avec le cartel de Cali, prenant le risque de perdre les spectateurs uniquement intéressés par Escobar. Et c’est là que Narcos a finalement prouvé sa vraie valeur puisque le fait qu’Escobar ne faisait plus partie du tableau n’a en rien entamé sa force de frappe. Avec Narcos : Mexico, que l’on peut considérer comme le premier spin-off de Narcos, le show se délocalise, comme son nom l’indique, au Mexique, et entend nous narrer le parcours de Félix Gallardo et des agents de la DEA qui tentèrent de l’arrêter dans les années 80…7

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Sicario 3

Félix Gallardo n’a pas la popularité d’Escobar c’est évident. Pourtant, son parcours est un peu similaire. Enfin, disons plutôt que son parcours est parfait pour Narcos, qui peut ainsi adopter une nouvelle fois le schéma typique « rise and fall » de la parfaite histoire de mafia. On assiste à la montée en puissance d’un homme sorti de nulle-part, la violence accompagne son ascension, la drogue est partout, les flics tentent par tous les moyens de lui mettre des bâtons dans les roues, etc… On connaît la chanson et Narcos : Mexico n’entend pas en modifier la structure. C’est bien mais d’un côté, ceci enlève un peu l’effet de surprise. Ce qu’il faut comprendre par là, c’est que la saison 1 de Narcos : Mexico est conforme à ce que l’on peut attendre d’une histoire comme celle-là. Les éventuelles surprises pouvant plutôt venir des détails, quand on ne connaît pas le C.V. de Gallardo et le déroulé exact de l’affaire, sujette à l’époque à beaucoup de gros titres dans les journaux américains.
L’avantage, c’est que la série plaira à n’en pas douter aux fans des 3 saisons précédentes. Surtout qu’en l’occurrence, elle s’inscrit dans le même univers, avec cette volonté de la part des showrunners de venir la greffer à la grande fresque déjà largement entamée avec les histoires précédemment racontées.

Marie-Jeanne

Composée de 10 épisodes très bien rythmés, à la narration classique mais efficace, la première saison de Narcos : Mexico vaut, à l’instar des précédentes saisons de Narcos, pour la qualité de sa réalisation, mêlant images d’archives pour ancrer le tout à la réalité historique, et fiction, et pour la solidité du jeu des acteurs. Reposant en grande partie sur le duel, parfois par procuration, de l’excellent Diego Luna et de Michael Peña, la série fait montre d’une bravoure discrète mais bien présente. Quand elle plonge sans hésiter dans la violence la plus crue ou quand elle traduit une action lisible, sans se départir de ce farouche désir de faire valoir une émotion palpable, elle gagne ses galons. Dans le premier rôle, Diego Luna est doublement bon car il se paye le luxe de non seulement incarner une menace peut-être moins écrasante que Wagner Moura dans la peau d’Escobar, mais sait aussi donner du sien pour justement faire preuve de beaucoup de nuances afin de se démarquer. En face, Michael Peña trouve un rôle à la mesure de son talent et en profite pour sortir totalement de sa zone de confort, c’est à dire de la comédie pure et dure. Déjà excellent dans le film par contre un peu boiteux Extinction, il bénéficie ici de l’excellence d’un cadre lui permettant de s’affirmer sans trop en faire, en faisant preuve d’un aplomb solide et d’une sensibilité parfaitement à propos compte tenu de la partition mise à sa disposition. Parallèlement, beaucoup de seconds rôles se détachent, des deux côtés de la loi. Pour autant, c’est bel et bien l’imposant Joaquín Cosío (Don Neto) et le glaçant Tenoch Huerta (Rafa) qui se détachent le plus du lot, allant parfois jusqu’à voler la vedette à Diego Luna, grâce à des rôles appelant un jeu plus excessif.

Narcos-Mexico-Michael-Pena

En Bref…
Le seul reproche que l’on puisse vraiment faire à la saison 1 de Narcos : Mexico est donc d’adopter une structure ultra balisée. Mais tenter de s’en détacher aurait pu aussi être dommageable à la série donc on pardonne malgré tout cet aspect un peu pépère pour se concentrer sur l’essentiel : sur la mise en scène, précise, sur le jeu des remarquables comédiens et sur cette histoire, passionnante et terrifiante à bien des égards. Une saison 2 est déjà en route…

@ Gilles Rolland

Narcos-Mexico-Diego-Luna   Crédits photos : Netflix

Par Gilles Rolland le 17 décembre 2018

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