[Critique série] UNDER THE DOME – Saison 2
Titre original : Under the Dome
Rating:
Origine : États-Unis
Créateur : Brian K. Vaughan
Réalisateurs : Jack Bender, Ernest Dickerson, Peter Leto, Holly Dale, Ed Ornelas, David Barrett, Peter Weller, Eriq LaSalle.
Distribution : Mike Vogel, Rachelle Lefèvre, Dean Norris, Eddie Cahill, Alexander Koch, Nicholas Strong, Colin Ford, Mackenzie Lintz, Karla Crome, Natalie Martinez, Brittany Robertson, Grace Victoria Cox, Sherry Stringfield…
Genre : Fantastique/Science-Fiction/Thriller/Drame/Adaptation
Diffusion en France : M6
Nombre d’épisodes : 13
Le Pitch :
Toujours enfermés sous le mystérieux dôme, les habitants de Chester’s Mill sont en proie à de nombreux troubles. Dale Barbara notamment, est en bien mauvaise position, alors que Big Jim Rennie tente de faire appliquer une justice expéditive et brutale. Mais le Dôme ne voit pas les choses de cette façon et impose aux prisonniers sa propre loi. Non contents d’être coupés du monde, ces derniers doivent ainsi gérer une situation de plus en plus inextricable et imprévisible…
La Critique :
Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur la seconde saison de Under the Dome. Rarement la qualité fut soulignée. Vivement critiquée, marquée par une chute significative de l’audience à la télévision américaine, au point de mettre en péril la mise en chantier d’un troisième acte (qui finalement aura bien lieu), cette saison n’a, il est vrai, pas vraiment brillé par la pertinence de ses choix. Cela dit, tout n’est pas à jeter sous le dôme imaginé par Stephen King. Non, pas tout, mais pas mal de choses quand même…
C’est d’ailleurs King lui-même qui écrivit le premier épisode de la saison 2 de Under the Dome. À moins d’avoir lu son nom au générique, impossible de déceler la patte du Roi dans cette introduction plutôt timide et pas franchement prometteuse quant à la suite des évènements. Il faut dire que la déception est de taille pour les fans du roman en deux tomes de l’écrivain, devant un show désireux de s’affranchir de son modèle pour aller explorer d’autres pistes. Peu importe alors que Stephen King soit impliqué et croit manifestement en la chose, tant les nombreuses différences entachent l’intégrité d’un spectacle de plus en plus bancal.
La question est alors toujours la même : le livre supportait-il une adaptation en forme de série ? Pourquoi pas après tout ? Colorado Kid, le roman (très court) de King a bien donné naissance à la série Les Mystères de Haven. Le truc, c’est que trop vite, Under the Dome s’est détaché de l’intrigue de base, au point de dénaturer la moelle substantielle de certains personnages principaux. Au-delà des changements opérés au niveau du récit, afin de permettre à l’histoire de s’étirer dans le temps, c’est en effet les personnages qui morflent le plus et qui s’avèrent trop changeants, pas assez solides, et surtout trop vulnérables face aux vifs bouleversements censés stimuler la rythmique, qui plombent l’ensemble.
Prenons Big Jim par exemple. Dans le bouquin, le personnage incarné à l’écran par le génial Dean Norris, est le grand méchant par excellence. Dans la série, à force de retournements, on ne sait plus trop. Ce qui aurait pu conférer au rôle une ambiguïté troublante en d’autres circonstances, transforme ici Big Jim en espèce d’antagoniste mal fagoté, car mal écrit et pourtant remarquablement interprété. Capable de tuer, de trahir et de mentir, Big Jim est aussi vulnérable, mais dans les faits, il en devient surtout moins menaçant et moins solide que son homologue littéraire. Idem pour son fils, le bien nommé Junior, transformé ici en victime en quête de rédemption… Under the Dome se permet de changer la donne. Via ses personnages, il cristallise ses travers et souligne involontairement des défauts qui sont, c’est indéniable, plus voyants ici que dans la première saison.
Désormais, la série est loin du livre. En suivant un cahier des charges scénaristique qui la place dans l’illustre sillage de La Quatrième Dimension ou du Prisonnier, la série prend soin de suivre un fil rouge bien précis mais choisit de plus en plus d’adopter une structure qui voit chaque épisode tourner autour d’une ou de plusieurs micro-intrigues bien précises. On assiste donc au combat des habitants de Chester’s Mill contre une tempête, avant que ces derniers ne voient le Dôme rétrécir inexplicablement. On nous cause aussi d’un virus qui tue les cochons et la température baisse dangereusement. Pendant ce temps, l’intrigue générale pédale dans la choucroute.
Cela dit, à mi-parcours, ça s’arrange. Un twist inattendu, là encore complètement inventé et non tiré du roman, ravive l’intérêt et laisse entendre que le show va rentrer dans le rang et enfin se focaliser sur l’essentiel. Au final, ce n’est pas vraiment ça, mais on s’en rapproche et les espoirs d’être bel et bien présents pour la troisième saison.
Malgré tous les défauts de cette deuxième partie, Under the Dome conserve l’essentiel de son pouvoir d’attraction. Ce qu’il faut comprendre par là, c’est que même si parfois la série s’avère particulièrement poussive et laborieuse, on a toujours envie de connaître la suite. Ne serait-ce que par curiosité. Les acteurs ne sont pas étranger à ce pouvoir d’attraction. De Rachel Lefèvre à Mike Vogel, en passant par Dean Norris donc, tous sont excellents. Malgré des partitions bancales, ils arrivent à porter le show à bout de bras. Et cerise sur le gâteau, Sherry Stringfield fait une longue apparition ! De quoi ravir les fans d’Urgences, qui seront aussi heureux d’apprendre qu’un des épisodes est réalisé par Eriq LaSalle, alias Peter Benton, l’un des piliers de la série hospitalière.
@ Gilles Rolland