[Critique série] THE WALKING DEAD – Saison 4

SÉRIES | 31 mars 2014 | Aucun commentaire
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Titre original : The Walking Dead – Season 4

Rating: ★★★☆☆
Origine : États-Unis
Créée par : Frank Darabont et Robert Kirkman
Réalisateurs : Michael Uppendahl, Jeremy Podeswa, Julius Ramsay, Michael E. Satrazemis, Michelle MacLaren, Ernest R. Dickerson, Guy Ferland, Gregory Nicotero, Daniel Attias, Daniel Sackheim, Seith Mann, Tricia Brock, David Boyd, Evan Reilly
Distribution : Andrew Lincoln, Danai Gurira, David Morrissey, Steven Yeun, Norman Reedus, Chandler Riggs, Melissa McBride, Scott Wilson, Lauren Cohan, Emily Kinney, Chad Coleman, Christian Serratos, Sonequa Martin-Green, Alanna Masterson, Michael Cudlitz, Josh McDermitt, Jeff Kober…
Genre : Horreur/Gore/Drame/Adaptation
Diffusion France : Orange Cine Choc
Nombre d’épisodes : 16

Le Pitch :
La vie a tant bien que mal repris son cours après l’attaque de la prison par le Gouverneur et ses troupes. Rick, Michonne, Daryl, Maggie, Glen et les autres survivants s’organisent et doivent rapidement faire face à de nouvelles difficultés, sans compter le nombre croissant de morts-vivants qui se pressent chaque jour aux grilles du pénitencier. De son côté, le Gouverneur, abandonné par ses hommes après sa déroute, erre sans but apparent jusqu’au jour où il rencontre une famille en difficulté…

La Critique :
Le moment est venu de rappeler que The Walking Dead est adaptée d’une série de comics (une saga toujours en cours d’ailleurs). Non, parce qu’à voir cette quatrième saison bancale au possible, on aurait un peu tendance à l’oublier. Car sans parler de naufrage, il convient de sanctionner la série qui fait les beaux jours de la chaîne américaine AMC.

Dès le départ, la série créée par Frank Darabont et Robert Kirkman, d’après le comics de ce dernier (dessiné par Charlie Adlard) a affirmé son désir de s’affranchir de son modèle et d’explorer de nouvelles pistes narratives. Le truc, c’est que depuis, Frank Darabont a quitté le navire. Un départ difficile qui laissait la série entre les mains de types pas toujours très avisés, dont les perspectives limitées et l’esprit parfois très roublard, s’illustrent à merveille dans ce quatrième acte.
Une question se pose alors : pourquoi vouloir à tout prix s’éloigner de la bande-dessinée, quand celle-ci s’avère plus que remarquable, tout en tenant sur la longueur, sans jamais vraiment s’essouffler ? Pourquoi ne pas suivre l’exemple de Game of Thrones qui, tout en restant assez libre sur certains points, colle de près à la ligne narrative des livres dont elle s’inspire ? Pourquoi Robert Kirkman ne parvient pas à imprégner la même cohérence et la même rythmique à sa série, quand il y parvient parfaitement à l’écrit ?
Sans dire que The Walking Dead s’est franchement perdue lors de cette saison, on peut par contre affirmer sans problème qu’elle est restée empêtrée bien trop longtemps dans une espèce de marasme opportuniste, avant de proposer in extremis lors des deux derniers épisodes, des rebondissements dignes de ses intentions initiales.
C’est pour cela qu’il convient de parler de roublardise. Parce que la saison 4 joue la montre. Trop clairement et sans vergogne, alors qu’on cause ici de l’un des succès les plus retentissants de la télévision américaine. D’un show qui cartonne partout où il est proposé et qui rapporte donc un max de fric à ses producteurs. Légitime donc de se demander où est ce fric quand les épisodes mous du genou s’enchainent. Des épisodes qui nous montrent des personnages se livrer à une valse à deux temps des plus soporifiques. Parler – tuer des zombies – parler – tuer des zombies, etc… Un schéma particulièrement visible lors de la seconde partie de la saison 4.

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On retrouve dans un premier temps nos personnages dans leur prison. Les problèmes s’enchainent, et parallèlement, le Gouverneur fait son petit bout de chemin. Veut-il se venger ? On le saura, mais pas tout de suite. Tout de suite, la série préfère creuser du côté des relations entre les différents protagonistes. Quelques zombies ramènent leur fraise à intervalles réguliers histoire d’offrir au chaland sa dose d’hémoglobine et c’est guère tout. Vers la fin de la première partie, les choses s’excitent. Vient ensuite le dernier épisode, le huitième donc, avec sa débauche d’action et sa fin hyper palpitante, qui nous fait haïr les scénaristes, pour nous laisser le bec dans l’eau pendant plusieurs mois avant de pouvoir découvrir la suite. Certes, le problème ne se pose plus quand on découvre les épisodes en DVD, mais quand même… La seconde partie débute sur des chapeaux de roue mais se calme très vite. Désormais, chaque épisode se concentre sur un ou sur plusieurs personnages. L’action ralentit et s’enlise dans le schéma énoncé plus haut (parler – tuer des zombies). Certains segments sont plus intéressants que d’autres, mais tous traduisent la volonté du show de jouer la montre d’une manière difficilement tolérable. Surtout, on y revient encore et toujours, que le comics, lui, avance vite et ne se repose pas sur ses lauriers.
Prévisible, la série passe la seconde, puis la troisième dans son dernier acte. Le dernier épisode est certes excellent, mais encore une fois, trop c’est trop. En nous laissant sur un cliffhanger hyper tendu, la série abuse franchement. On goûte à la carotte tant convoitée et on nous la retire brusquement, en nous annonçant qu’il faudra attendre plusieurs mois avant de pouvoir peut-être y goûter à nouveau. À ce rythme là, il y fort à parier que les producteurs ne désirent pas stopper la machine à dollars de sitôt. Tant que The Walking Dead rapportera des biftons, les scénaristes inventeront, broderont, et garderont l’immédiaté du comics à distance, en conservant les meilleurs ressorts du récit pour faire le trait d’union entre les saisons et pour fidéliser le public.

Une chose en particulier ressort de la quatrième saison de The Walking Dead : les zombies, c’est bien sympa, mais cela ne suffit plus. Contrairement à un film qui se doit de tenir en haleine pendant maximum 2 heures, une série doit durer. D’où l’importance de créer une menace supplémentaire à celle des bouffeurs de cervelles. On n’est pas dans La Nuit des Morts-Vivants. Au début, les zombies constituaient la nouveauté. La raison du chaos qui régnait sur Terre et qui forçait les survivants à agir d’une manière ou d’une autre. Désormais, après les péripéties des saisons précédentes, qui ont mis en exergue de nouvelles menaces, beaucoup moins surnaturelles mais tout autant redoutables, la série ne peut plus reposer uniquement que sur les morts-vivants. Il faut du bad guy. Des mecs comme le Gouverneur, qui bien qu’éloigné de son homologue de papier, arrivait à incarner une certaine idée efficace du mal absolu. Une fois éloigné, ce dernier n’exerce plus la même influence et les personnages de se retrouver à nouveau en tête en tête avec les marcheurs. Des marcheurs qui font office de chair à canon, et dont la férocité fait maintenant partie intégrante d’un décors assimilé depuis belle lurette.
Il faut donc s’accrocher pour ne pas décrocher. La seconde partie, en dehors des deux derniers épisodes, ne présente pas grand intérêt. Y-compris quand on essaye de nous choquer. On en apprend plus sur les personnages (notamment au niveau du passé de Michone), mais au fond, ce n’était pas nécessaire et la volonté de faire durer est trop flagrante pour être honnête.

Bien sûr, globalement, The Walking Dead fait toujours bonne figure. Il serait malhonnête de ne pas lui reconnaitre des qualités flagrantes, notamment dans sa violence, frontale, et dans son désir de ne pas devenir trop consensuelle dans sa progression aussi lente soit-elle. Les personnages sont également charismatiques et les acteurs toujours investis. L’indulgence qu’on porte à la série leur doit énormément.
Vient néanmoins le moment où Robert Kirkman et sa clique devront prendre de vrais risques et prouver qu’ils connaissent le chemin. Pour l’instant, l’impression qu’ils conduisent à vue, sans carte ni GPS, est un peu flagrante. On sent qu’ils veulent faire durer The Walking Dead et on craint que ce soit au prix de la qualité du show. En cela, la cinquième saison sera décisive.

@ Gilles Rolland

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Critique de la saison 2 de The Walking Dead : ICI

Critique de la saison 3 de The Walking Dead : ICI

Par Gilles Rolland le 31 mars 2014

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