[Critique] JUDGE DREDD
Titre original : Judge Dredd
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Danny Cannon
Distribution : Sylvester Stallone, Diane Lane, Rob Schneider, Armand Assante, Max Von Sydow, Jürgen Prochnow, Joan Chen, Balthazar Getty…
Genre : Action/Adaptation/Science-fiction
Date de sortie : 23 aout 1995
Le Pitch :
Année 2139 : ravagée par les guerres nucléaires, la Terre est un vaste no man’s land où la vie subsiste au sein de gigantesques cités. À Mega City One, Dredd fait régner sa loi sur la ville d’une main de fer. Comme ses homologues, Dredd est un Juge. Représentants de la loi, les Juges incarnent à la fois le pouvoir législatif, exécutif et judiciaire. Juchés sur leurs motos, les juges sont les gardiens de la morale et de l’ordre dans un monde barbare. Craint par les criminels et respecté par les siens, Dredd est une légende vivante, imperturbable et impitoyable. Du moins jusqu’au jour où on l’accuse d’un meurtre qu’il ne pas commis…
La Critique :
Un voyou à la petite semaine, fraichement sorti de prison, débarque à bord d’une voiture volante à Mega City One. La ville est tentaculaire et impressionnante. Lâché dans un quartier où la guerilla fait rage, notre gentil bandit fait rapidement la connaissance d’une bande de tueurs de flics lourdement armés. La rue est en feu, le chaos règne et tout espoir de retour au calme semble perdu. Même les Juges, ces redoutables justiciers, semblent dépassés par les évènements. C’est alors qu’un juge arrive. Un juge qui n’est pas comme les autres. Oh bien sûr, ce juge porte aussi une tenue en plastique, tout droit sorti d’un magasin de farces et attrapes et conduit une moto volante à mi-chemin entre la moto-crotte et la Harley. Pourtant, le Juge Dredd (c’est son nom) ne semble pas effrayé. Il explique à ses collègues paniqués que vu la portée limitée des armes utilisées par les brigands, ils ne risquent rien. Il fallait y penser ! Dredd n’a peur de rien, et surtout pas du ridicule.
« La loi c’est moi, hurle-t-il à ses assaillants ! Et l’ordre aussi ! ». Le ton est donné et vous venez d’assister à l’une des introductions les plus joyeusement ridicules et foutraques du cinéma de science-fiction !
Car oui, difficile de le nier : Judge Dredd est un authentique navet ! Un constat qui n’empêche pas de reconnaître les qualités vaudevillesques et grand-guignolesques d’un film qui, sans se contenter de piétiner le travail de John Wagner et Carlos Ezquerra, les créateurs du comics, défouraille en long, en large et en travers sans se soucier d’avoir l’air con ou cohérent. Du boulot d’orfèvre qui fit en son temps un four au box-office et qui marqua un nouveau creux dans la carrière d’un Sylvester Stallone alors à peine repêché grâce aux succès de Cliffhanger et de Demolition Man. L’acteur qui sombrera deux ans durant avant de connaître à nouveau les faveurs des critiques grâce à l’excellent Copland (et qui sombrera à nouveau après, pendant une plus longue période, enchainant les films mineurs et les navets, avant de regagner sa ceinture de champion du monde des acteurs poids lourds avec Rocky Balboa en 2006).
On a beau aimer passionnément Sylvester Stallone, trouver Diane Lane super charismatique, concéder à Armand Assante une certaine épaisseur dramatique et rire aux vannes pourraves de Rob Schneider (là c’est dur je le concède), difficile néanmoins de défendre Judge Dredd. Réalisé par un mec qui plus tard offrira à Souviens-toi l’été dernier une suite et qui n’avait visiblement pas les épaules pour porter un tel projet, Judge Dredd accumule les tares. Si on rajoute à l’addition déjà salée le fait que le long-métrage vieillisse très mal, c’est le comble.
Gaudriole décérébrée, Judge Dredd organise la rencontre de Robocop, de George Orwell, de Fritz Lang et de ce je-ne-sais-quoi qui confère à l’ensemble un cachet si particulier. Mené par un Sly complètement automatisé, qui enchaine les poses iconiques dignes du cinéma de propagande et les répliques à la ramasse, et qui s’avère presque aussi monolithe qu’un Steven Seagal cuisinant sa bouillabaisse dans les cuisines d’un porte-avion, Judge Dredd s’apparente à la vision biaisée d’un fan paumé.
Les thèmes de la BD sont ainsi grossièrement représentés à l’écran et les incohérences se multiplient. Ainsi, on tente de nous faire avaler des couleuvres plus grosses que le serpent du film Anaconda. Armand Assante est censé être le clone de Stallone, Rob Schneider est supposé être super drôle, le combat final, qui se déroule dans un laboratoire secret, se termine on ne sait comment dans la tête de la statue de la liberté, etc… C’est un festival.
Après, chacun voit midi à sa porte. Soi on prend tout ceci au premier degré et on s’ennuie sévère, soi on s’arme d’un solide second degré et on se marre tout du long. La deuxième option est bien sûr vivement conseillée ! Car comment ne pas se bidonner quand Sly ordonne à son flingue « Turbo sulfateuse » ou encore « Double dérouillée », avant de massacrer ses agresseurs en une génuflexion des plus héroïques ? Sylvester lui-même doit se marrer en repensant à ce joyeux bordel…
À noter qu’une nouvelle adaptation du comics Judge Dredd est en chantier avec Karl Urban (Le Seigneur des Anneaux) dans le rôle principal.
Mise à jour : CRITIQUE DE DREDD (la nouvelle version) ICI !
@ Gilles Rolland
[…] ne peut franchement pas qualifier la première incursion de Judge Dredd au cinéma de belle réussite. Réalisé par Danny Cannon et porté par Sylvester Stallone, le film […]