[Critique] HALLOWEEN KILLS

CRITIQUES | 21 octobre 2021 | 1 commentaire
Halloween-Kills-poster

Titre original : Halloween Kills

Rating: ★★★☆☆

Origine : États-Unis

Réalisateur : David Gordon Green

Distribution : Jamie Lee Curtis, Judy Greer, Andi Matichak, Anthony Michael Hall, James Jude Courtney, Will Patton, Thomas Mann…

Genre : Horreur/Épouvante/Suite/Saga

Durée : 1h45

Date de sortie : 20 octobre 2021

Le Pitch :

Alors que Laurie Strode, gravement blessée suite à son affrontement avec Michael Myers, est conduite à l’hôpital, ce dernier parvient à sortir de la maison en flammes dans laquelle il était enfermé. La nuit d’Halloween est loin d’être terminée…

La Critique d’Halloween Kills :

David Gordon Green revient à la charge avec le deuxième volet de sa trilogie, trois ans après la sortie de son Halloween, qui pour rappel, s’envisageait comme la suite directe du classique de John Carpenter. Techniquement, Halloween Kills est donc Halloween 3. Ou Halloween 12, car c’est bel bien le douzième film à s’inscrire dans la saga. Mais vu qu’on compte ici Halloween 3 : le sang du sorcier, dans lequel Michael Myers n’apparaissait pas et le remake de Rob Zombie et sa suite, cela n’a absolument plus aucun sens. Bref, revenons à nos moutons…

Histoires de cucurbitacées

Avec son plan bien huilé qui consiste donc à organiser le duel fatal entre Laurie Strode et Michael Myers, David Gordon Green avait réussi à ramener le tueur au masque blanc à la vie pour le replacer dans un contexte il est vrai très respectueux du film de Carpenter. Si son Halloween n’était pas un pur chef-d’œuvre, contrairement à son aîné, il faisait largement le job. Ce qui n’est pas le cas d’Halloween Kills qui s’impose davantage comme une sorte de poussif trait-d’union avant la conclusion annoncée (Halloween Ends arrive en 2022).

Ici, Michael Myers, increvable comme on l’aime, revient pour bousiller du citadin crétin avec tout ce qui lui tombe sous la main. Et justement, « crétin » est bel et bien le mot-clé de cette suite. Car bizarrement, alors qu’ils avaient à peu près un comportement normal dans le précédent volet, ici, les personnages agissent comme des débiles du début à la fin.Une aubaine pour celui que l’on appelait Michel dans la première version française d’Halloween. Où qu’il aille, le croque-mitaine est sûr de trouver quelqu’un prêt à agir comme le dernier des crétins pour le trucider.

De la chair pour le monstre au masque blanc

Pourtant, au fond, les choses commencent plutôt bien. David Gordon Green a même réussi à ramener Donald Pleasance, le légendaire interprète du Docteur Loomis (l’équivalent de Van Helsing dans la mythologie d’Halloween), grâce à des effets-spéciaux hyper convainquants, pour une nouvelle fois raccrocher les wagons avec le film de Carpenter. Mais très vite, les choses dérapent et inlassablement, les protagonistes se jettent dans la gueule du loup en prenant une suite de mauvaises décisions inexplicables. La séquence où les villageois en colère décident de pourchasser un pauvre type en pensant qu’il s’agit de Michael Myers bât en cela tous les records. Une foule revendicative emmenée par Tommy Doyle, le gamin du premier film, devenu grand et interprété avec une finesse remarquable (vous percevez l’ironie) par ce bon vieux Anthony Michael Hall.

Où est Laurie ?

Au milieu de ce joyeux bordel, Laurie Strode passe complètement à l’As. C’est à peine si Jamie Lee Curtis a le temps de jouer quelques scènes de toute façon inintéressantes, pendant que les personnages secondaires dont on se fout, se font massacrer. Heureusement, Michael Myers assure le spectacle et fait preuve de beaucoup d’inventivité et de brutalité pour occire ceux qui ont le tort de lui barrer la route. Très gore, Halloween Kills a au moins le mérite de ne pas se montrer timoré et de ressembler, esthétiquement parlant, à un véritable slasher. Pour le reste en revanche on repassera. Et ce n’est pas la soit-disant dimension politique que les scénaristes David Gordon Green et Danny McBride essayent de nous vendre qui arrange les choses, bien au contraire.

Car avec ses velléités pour le coup hors-sujet, Halloween Kills perd un peu de vue l’essentiel. En échouant à correctement justifier son existence aussi. Difficile ainsi de ne pas se dire qu’un film, voire deux, aurait suffit pour illustrer l’histoire globale et donc le duel à mort de Laurie Strode contre Myers. Avec son récit dilué à mort, ce nouveau volet apparaît ainsi non seulement anecdotique et poussif mais aussi un peu trop sérieux. En cela, on est parfaitement en droit de préférer le premier Halloween II, de Rick Rosenthal (réalisé en sous-marin par Carpenter), ou même Halloween IV. Lui aussi était un peu con mais au moins, il n’essayait pas de nous la faire à l’envers.

En Bref…

Pour ses scènes très gore, ses bastons aussi débiles que très divertissantes (il faut voir Michael Myers débiter des pompiers à la chaîne ou se bastonner dans la rue avec plusieurs personnes) et son histoire à la ramasse, Halloween Kills ne remplit pas sa part du contrat et s’avère aussi boiteux que dispensable. Alors pourquoi 3 étoiles tout de même ? Car encore une fois, le show est là et à elles seules, les scènes de massacre placent quoi qu’il en soit le film un cran au-dessus des trucs aseptisés pour ados attardés qui déboulent dans les salles obscures à intervalles réguliers.

@ Gilles Rolland

Crédits photos : Universal Pictures France
Par Gilles Rolland le 21 octobre 2021

Déposer un commentaire

S’abonner
Notification pour
guest
1 Commentaire
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
trackback

[…] pas bien terrible, franchement ridicule voire carrément con comme la pluie, Halloween Kills, le deuxième volet de la trilogie boiteuse de David Gordon Green, était une sorte […]