[Critique] RAMPAGE – HORS DE CONTRÔLE
Titre original : Rampage
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Brad Peyton
Distribution : Dwayne Johnson, Naomi Harris, Malin Åkerman, Jake Lacy, Joe Manganiello, Jeffrey Dean Morgan, P.J. Byrne, Marley Shelton…
Genre : Action/Fantastique/Adaptation
Date de sortie : 2 mai 2018
Le Pitch :
Une expérience scientifique tourne mal et transforme malencontreusement trois animaux en gigantesques créatures folles furieuses. Parmi ces animaux se trouve George, un gorille albinos dont le primatologue David Okoye s’est occupé depuis sa naissance. Un homme qui va tout faire pour empêcher les monstres de détruire Chicago mais aussi pour sauver son ami d’une mort certaine…
La Critique de Rampage – Hors de contrôle :
George, un gorille, cousin éloigné de King Kong, Lizzie, un reptile gigantesque et Ralph, un loup haut comme un immeuble de 8 étages détruisent, des villes entières en tentant de survivre contre les assauts répétés de l’armée. Voici le pitch de Rampage, le jeu-vidéo développé dans les années 80 par Bally Midway. Un hit des salles d’arcade, édité sur plusieurs consoles de salon, tombé dans l’oubli depuis longtemps. Jusqu’au jour où il est justement devenu hyper tendance de ressortir des greniers et autres caves humides les vieilles consoles. La popularité du retro-gaming qui a en quelque sorte débordé sur le cinéma, via des films comme Pixels et maintenant Rampage. Tout en sachant que 80% des jeunes qui iront voir le long-métrage en question, n’auront aucune attente particulière à ce sujet vu qu’ils ignoreront très probablement que tout ce gros bordel est inspiré d’un jeu. Pour les autres, les producteurs ont pensé à tout : ils ont conservé le nom des monstres et placé en arrière plan, dans le QG des méchants, une borne d’arcade Rampage. Pour le reste, suivez le guide…
Casse-briques
Comment faire un film avec un jeu comme Rampage ? En y allant franchement sans avoir peur de tomber dans le ridicule bien sûr ! En transformant George le gros gorille, en gorille albinos, meilleur pote de Dwayne Johnson, qui va tout faire pour le sauver des mains sales de vilains scientifiques tout juste intéressés par l’argent. Il y a aussi l’armée, pour le côté pyrotechnique, un mec du FBI ou un truc du genre, incarné par un Jeffrey Dean Morgan qui nous ressort son numéro à la Negan de The Walking Dead, et une jolie chercheuse pour amorcer une possible love story avec The Rock. On mélange tout ça et on obtient Rampage – Hors de Contrôle, soit un blockbuster souvent complètement con, mais, ô surprise, pas dénué d’émotions et surtout spectaculaire comme prévu. En somme, Rampage propose un show en tous points conforme à ce que ses bandes-annonces promettaient…
Battle royale
Derrière la caméra, le réalisateur Brad Peyton, connu pour San Andreas et Voyage au Centre de la Terre 2. Plutôt en forme, il fait le job et continue, comme dans San Andreas, à filmer Dwayne Johnson en train d’essayer de survivre à un cataclysme quasiment apocalyptique. Hier un tremblement de terre, aujourd’hui des monstres géants. Un metteur en scène qui sait faire preuve de trouvaille, emballant des plans plutôt chiadés et profitant du postulat de son film pour se lâcher et faire montre d’une audace visuellement salvatrice. À l’écran, surtout quand les créatures se déchaînent dans Chicago, le show a de la gueule et on oublie vite les incohérences pour profiter du spectacle. Une flamboyance bien sûr inhérente à l’excellente tenue d’effets-spéciaux emballés par Weta, la boite de Peter Jackson derrière Le Seigneur des Anneaux et Le Hobbit. George étant d’ailleurs issu de la performance capture. Son rendu est impressionnant, tout comme ses affrontements avec un loup chauve-souris (ouais) et un crocodile préhistorique. De quoi faire de Rampage un bon gros bordel techniquement plus soigné que prévu et ainsi le rapprocher d’un tour sur des montagnes russes qui ne s’arrête que pour permettre à une histoire par contre torchée à la va-vite d’aller du point A au point B. Parce qu’il ne faut pas se leurrer : si le scénario tente bien de transformer un des jeux les plus bourrins du monde en film catastrophe avec de vraies implications dramatiques, il n’y parvient pas vraiment, mais au moins, ne ralentit pas l’action et le temps passe assez vite. Comme souligné plus haut, par contre, Rampage arrive à parfois instaurer une émotion assez inattendue. Quand la jeunesse de George le gorille est évoquée notamment. La démarche n’a rien de très fin mais ça fonctionne. Pour le reste par contre, force est de reconnaître que personne ne s’est vraiment foulé. Peut-être conscients que les monstres allaient faire de l’ombre aux personnages, les scénaristes les ont sabordés dans les grandes largeurs. Les deux méchants, incarnés par Malin Åkerman et Jake Lacy, sont de sombres idiots hyper caricaturaux et pas menaçants pour deux sous, Jeffrey Dean Morgan cabotine à mort en singeant à l’extrême son Negan et Naomi Harris fait ce qu’elle peut pour faire exister un personnage qui n’a finalement aucune utilité ni de raison d’être par rapport aux enjeux. Et The Rock ? Et bien lui non plus ne s’en fait pas trop, vu qu’il se contente de se reposer sur ses acquis et de jouer le même personnage que dans bien des films : le mec cool qui sait qu’il est cool, qui sait qu’il est fort et qui alterne mine grave et sourire ultra-brite. La seule différence ? Ici, il n’aime pas les humains et préfère les animaux. Reste qu’au fond, c’est le même type qu’on retrouvait déjà dans Jumanji, Baywatch et San Andreas. Autant dire qu’on est loin du Dwayne Johnson de Pain and Gain. Mais ce n’est pas grave car ça fonctionne. Johnson, à l’instar de tous les autres, sert la soupe aux monstres et les monstres eux, font le job, en défonçant des immeubles et en balançant des tanks sur des hélicos avant de se taper sur la tronche dans un joyeux élan par moment assez jubilatoire pour permettre au film d’emporter la mise.
En Bref…
Quand on se concentre sur le spectacle qui voit un gorille, un crocodile et un loup mettre à sac une ville, Rampage fait parfaitement le job, grâce à une mise en scène inspirée et pleine d’ampleur et des effets travaillés souvent du plus bel effet. Quand on regarde par contre du côté du scénario, sans surprise, c’est moins reluisant. Idiot plus qu’à son tour, Rampage sait néanmoins rester divertissant. Très divertissant même. Et au fond, quand on regarde les trailers ou même l’affiche, c’était ni plus ni moins la promesse du projet. Mission accomplie donc !
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Warner Bros. France