[CRITIQUE] THE MAN FROM TORONTO
Titre original : The Man from Toronto
Rating: 
Origine : États-Unis
Réalisateur : Patrick Hughes
Distribution : Kevin Hart, Woody Harrelson, Kaley Cuoco, Pierson Fodé, Ellen Barkin, Lela Loren, Jencarlos Canela…
Genre : Action/Comédie
Durée : 1h52
Date de sortie : 24 juin 2022 (Netflix)
Le Pitch :
Teddy, un employé de salle de sport, croise la route d’un redoutable tueur surnommé l’Homme de Toronto à la suite d’un terrible quiproquo. Commence alors pour lui une aventure à haut risque durant laquelle il va enchaîner les rencontres peu recommandables…
La Critique de The Man from Toronto :
On parle souvent de la recette Netflix. La plate-forme qui, il est vrai, s’est depuis quelques années spécialisée dans les « gros films » inoffensifs, calibrés à mort et souvent insipides. On ne parle bien sûr pas des pépites que sont Uncut Gems, Marriage Story ou encore The Irishman, qui prouvent aussi que Netflix sait aussi faire preuve d’exigence, mais bel et bien de productions comme Red Notice, façonnées pour faire un max d’argent en un minium de temps. The Man from Toronto rentrant malheureusement dans cette catégorie.
Alarme (pas si) fatale
Si sa réputation n’est plus à faire du côté du stand-up, Kevin Hart a, au cinéma, une fâcheuse tendance à se répéter. Le rôle qu’il tient dans The Man from Toronto est ainsi plus ou moins le même que celui qu’il tenait dans Mise à l’épreuve, En taule : mode d’emploi, Agents presque secrets et d’autres. Ce rôle étant celui d’un gars un peu débile mais attachant, qui révèle sa valeur dans l’adversité, souvent au contact de quelqu’un qui est tout son contraire. Hier Dwayne Johnson et aujourd’hui Woody Harrelson. L’ancien tueur né qui remplace par ailleurs Jason Statham, parti au dernier moment à cause d’un script qu’il a, à juste titre, jugé trop timoré et pas assez violent. Car oui, dans The Man from Toronto, rien ne dépasse. Et c’est bien ça le problème. Malheureusement, ce n’est pas le seul.
Pilotage automatique
Jamais The Man from Toronto ne prend donc le moindre risque. Fatalement, il finit ainsi par ressembler à la photocopie de la photocopie d’un buddy movie lambda des années 1980. Toutes les vannes sont éculées, même si certaines restes amusantes, notamment car les acteurs connaissent bien leur boulot. L’action ? Mis à part un (faux) plan-séquence plutôt réjouissant dans une salle de sport, c’est aussi très prévisible. Propre, sage, trop sage, réalisé sans génie par un Patrick Hughes que l’on a connu plus inspiré (son premier film, Red Hill, est aussi son meilleur), ce film ne gagne donc ses gallons que grâce au charisme de Kevin Hart et Woody Harrelson, qui semblent néanmoins s’amuser malgré un scénario insipide et beaucoup trop long pour s’avérer aussi percutant qu’espéré. Alors oui, The Man from Toronto est le parfait produit formaté Netflix : une comédie d’action inoffensive et globalement inintéressante, programmée pour cartonner mais assurément destinée à ne pas rester dans les mémoires.
En Bref…
Écrit et réalisé en pilotage automatique, The Man from Toronto est, à l’image de Red Notice, aussi dénué d’originalité que totalement insipide. À l’exception d’une baston plutôt sympa et de l’abatage de Kevin Hart et Woody Harrelson, qui peut à la limite s’avérer divertissant, ce film coche toute les cases du parfait blockbuster familial pour public peu exigeant et amateurs de clichés en tous genres.
@ Gilles Rolland
