[Dossier] 10 projets de films géniaux qui n’ont jamais été réalisés

DOSSIERS | 2 septembre 2018 | 1 commentaire

L’histoire du cinéma a vu plusieurs projets abandonnés. Parfois, ce sont de potentiels grands films qui n’ont pas trouvé le chemin leur permettant d’arriver jusqu’à nous. Des longs-métrages portés par de grandes ambitions qui, pour une raison ou pour une autre, n’ont jamais pu se concrétiser, souvent au grand dam des réalisateur investis. Retour sur 10 de ces projets…

Napoléon (Stanley Kubrick)

Kubrick avait en tête une fresque historique totalement folle. Un projet ambitieux auxquels furent rattachés Alec Guiness, Ian Holm, Patrick Magee et David Hemmings et Audrey Hepburn dans les rôles de Napoléon et Joséphine. Comme toujours très méticuleux, le réalisateur ne parvint pas à raccourcir le temps de recherche qu’il estimait nécessaire et finit par refroidir l’ardeur de la MGM dans un premier temps, puis de United Artists (qui allait couler quelques années plus tard après l’échec de La Porte du Paradis, de Michael Cimino). Des studios qui doutèrent de plus de la viabilité d’un blockbuster de ce genre, pensant que la mode des sagas historiques était passée.

Frankenstein (David Cronenberg)

Un projet qui fait rêver. Voir un réalisateur aussi viscéral réaliser une adaptation du roman de Mary Shelley relevait du fantasme de cinéphile. Malheureusement, la chose ne se concrétisa jamais. Le projet ne fut d’ailleurs pas vraiment lancé et on peut de toute façon affirmer que d’une certaine façon, Cronenberg a fait son Frankenstein avec La Mouche. Un film de monstre dans lequel le monstre en question se débat avec sa part d’humanité…

Superman Lives (Tim Burton)

Portée par Kevin Smith, cette adaptation (partielle) du comic book Death of Superman faillit réellement se faire. Tim Burton avait été embauché, de même que Nicolas Cage, un grand fan du personnage (il a appelé son fils Kal-El) et tout le monde semblait heureux d’être impliqué. Le truc, c’est que la décision incompréhensible fut prise de totalement remanier le script de Kevin Smith. Résultat des courses, ce dernier n’arriva jamais à être finalisé et Burton s’en alla bosser sur Sleepy Hollow. Nicolas Cage pour sa part, dut se résigner à quitter le costume qu’il a avait pourtant porté lors des premiers essais (voir la vidéo ci-dessous).
Il fallut quelques années au fils de Krypton pour renaître, sous la houlette de Bryan Singer…

Crusade (Paul Verhoeven)

Le grand projet avorté de Paul Verhoeven et d’Arnold Schwarzenegger. Eux qui avaient fait des merveilles sur Total Recall et qui devaient donc se lancer dans une illustration XXL des croisades, avec tout ce que cela sous-entend de barbarie et autres commentaires pas piqués des vers destinés à faire écho à des problématiques politico-sociales actuelles. Bref, Crusade avait tout pour être un blockbuster incroyable. Voir le réalisateur de La Chair et le Sang renouer avec Arnold dans le cadre d’un tel projet, aussi ambitieux que burné avait de quoi donner le vertige.
Tout le monde était au taquet. Schwarzie avait même signé son contrat. C’est Carolco qui devait produire mais au dernier moment, avant le premier coup de manivelle, un problème se présenta. Verhoeven présenta la note au studio qui prétendit ne plus avoir les fonds. Pour la faire courte, le projet tomba à l’eau d’un coup d’un seul. Une annulation qui eut un coût assez important, des frais ayant été engagés en amont (notamment inhérent au contrat d’Arnold). Carolco qui assez ironiquement, préféra tout miser sur L’Île aux Pirates, de Renny Harlin. Film dont l’échec fut si cuisant qu’il provoqua l’implosion du studio.

Leningrad : The 900 Days (Sergio Leone)

Le réalisateur d’Il était une fois en Amérique avait de grands projets concernant l’adaptation du livre de Harrison Salisbury. Tout était près, y compris l’ambitieux plan-séquence qui devait ouvrir le long-métrage. Désireux de tourner à Leningrad, Leone dut dans un premier temps se confronter au refus des autorités russes, alors en pleine Guerre froide avec les États-Unis. Puis vint le moment de réunir les 100 millions de dollars nécessaires. Ce qui, pour l’époque, était déjà énorme. Robert De Niro de son côté, était partant pour jouer le premier rôle à savoir celui d’un photographe témoin de l’horreur du siège de Leningrad.
Ce n’est qu’en 1989 que le cinéaste pu enfin réunir la somme. Une somme en partie collectée grâce à des capitaux russes et américains. Ce qui, à l’époque, relevait de l’exploit pur et simple. Mais Leone mourut deux jours avant de signer le contrat qui allait lancer la production pour de bon.

The Vega Brothers (Quentin Tarantino)

Il fut un temps où le projet de réunir les frères Vega du « Tarantino universe » fut d’actualité. On parle ici de Vincent Vega de Pulp Fiction et de Vic Vega de Reservoir Dogs, respectivement interprétés par John Travolta et Michael Madsen. Une idée qui germa dans l’esprit prolifique de Tarantino mais qui n’arriva jamais au stade de la production. Tarantino qui reste peut-être le champion incontesté des projets hyper prometteurs lancés à la cantonade mais finalement souvent abandonnés en cours de route. Dommage…

Poe (Sylvester Stallone)

Il fut un temps, après avoir organisé son flamboyant come-back avec Rocky Balboa et John Rambo, où Sylvester Stallone parlait beaucoup de son désir de réaliser un biopic de l’écrivain Edgar Allan Poe. Sly qui avait même une idée très précise concernant le premier rôle. Il voulait Robert Downey Jr. et personne d’autre. Plusieurs années après, le projet semble malheureusement enterré et Stallone a retrouvé son alter-ego Rocky et s’apprête à remettre le couvert avec Rambo, se compromettant pour cela dans deux suites d’Évasion pour rassembler les fonds auprès d’investisseurs chinois.

Sgt. Rock (John McTiernan)

Plusieurs projets d’adaptation de Sgt. Rock, ce comic book de DC centré sur un tueur de Nazis (pour faire court) ont été évoqués. Dernièrement, en 2016, c’est Tarantino qui déclarait avoir écrit un scénario, sans pour autant donner suite (pour le moment). Mais le projet précis qui nous intéresse ici est celui que Joel Silver devait produire, avec John McTiernan à la réalisation, Steven E. de Souza (le réalisateur du calamiteux Street Fighter mais surtout le scénariste de Die Hard), avec Arnold Schwarzenegger dans le premier rôle. Et c’est d’ailleurs Arnold qui scella un peu le destin du film quand il quitta le projet, bien décidé à tourner aux États-Unis alors qu la production visait plutôt la Yougoslavie. Depuis, outre Tarantino, Bruce Willis ou encore Sylvester Stallone furent, plus ou moins sérieusement, rattachés au projet.

Je suis une Légende (Ridley Scott)

Déjà adapté en 1971 avec Le Survivant (qui ne suit que de très loin la trame du livre), le best-seller de Richard Matheson, Je suis une Légende, occupa pendant longtemps Ridley Scott, qui rêvait de lui offrir une illustration grandiose, effrayante et viscérale. Scott qui avait approché Arnold Schwarzenegger, désirant lui donner l’opportunité d’explorer son côté sombre. Mais les échecs au box office de The Postman et de Batman & Robin mirent un sérieux coup de frein à l’enthousiasme de la Warner pour le projet. Ce dernier film qui démontra également qu’Arnold n’était peut-être plus aussi bankable qu’avant. Alors certes, des croquis des créatures avaient déjà été réalisés mais rien n’y fit. Ni l’enthousiasme des fans du projets ni les efforts de Scott pour revoir le budget à la baisse. Je suis un Légende finit par rejoindre les archives, pour ressortir quelques années plus tard sous une forme beaucoup moins ambitieuse et beaucoup plus grand public, avec le film de Francis Lawrence avec Will Smith. Une adaptation là encore pas vraiment fidèle au chef-d’œuvre de Matheson.

Kaléidoscope (Alfred Hitchcock)

L’histoire de ce projet très ambitieux devait se focaliser sur un serial killer bodybuilder. Kaléidoscope qui devait à la fois permettre à Alfred Hitchcock de renouer avec le succès après les échecs de Marnie et Le Rideau déchiré, mais qui devait également marquer un tournant dans sa carrière. Car ce film, Hitchcock le voyait comme très cru, avec moult scènes sexuellement explicites et/ou violentes. Ce qui scella le destin du projet. Universal jugea la chose trop casse-gueule d’un point de vue commercial et François Truffaut, auquel Hitchcock fit lire le script, essaya de le dissuader de se lancer dans un tel tournage. Ce qui n’empêcha par Sir Alfred de tourner quelques plans et de faire des repérages. Malgré tout, il finit par abandonner Kaléidoscope, qui se transforma d’une certaine façon, en un autre long-métrage, à savoir Frenzy

@ Gilles Rolland

Par Gilles Rolland le 2 septembre 2018

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