[CRITIQUE] AIR

CRITIQUES | 15 mai 2023 | Aucun commentaire
Air affiche

Titre original : Air

Rating: ★★★★☆

Origine : États-Unis

Réalisateur : Ben Affleck

Distribution : Matt Damon, Ben Affleck, Jason Bateman, Viola Davis, Chris Tucker, Chris Messina, Julius Tennon, Damian Delano Young, Marlon Wayans…

Genre : Drame

Durée : 1h52

Date de sortie : 12 mai 2023 (Prime Video)

Le Pitch :

En 1984, alors que Nike a bien du mal à faire jeu égal avec les géants Converse et Adidas dans le monde du basket-ball professionnel, Sonny Vaccaro, un passionné, expert du marketing sportif, décide de court-circuiter sa hiérarchie afin de proposer au jeune talent de la NBA Michael Jordan un contrat révolutionnaire. Histoire vraie…

La Critique de Air :

L’histoire du partenariat entre Michael Jordan, alors qu’il s’apprêtait à fouler les parquets de la NBA, et Nike, fait partie de la légende du sport américain. Logique que le cinéma ait souhaité s’en emparer. Un deal mythique que Ben Affleck a ainsi porté à l’écran, embauchant pour l’occasion son meilleur ami Matt Damon, quelques mois après leur dernière collaboration en date dans l’excellent Le Dernier Duel de Ridley Scott. Air qui s’inscrit brillamment dans la continuité de la série Netflix The Last Dance et de la série HBO Winning Time, en pénétrant dans les coulisses d’une industrie aussi massive que fascinante.

Histoire de chaussures

Il est assez étrange de constater que Air se rapproche finalement beaucoup du récent Tetris. En effet, dans les deux films, un homme a une vision et fait tout pour la concrétiser, y compris nager à contre-courant par rapport à ses supérieurs et à son entourage. Dans Tetris, un type campé par Taron Edgerton fait des pieds et des mains pour récupérer les droits d’exploitation d’un jeu vidéo pour ensuite les vendre à Nintendo.

Dans Air, Matt Damon joue les francs-tireurs et décide de courtiser Michael Jordan, l’un des basketteurs les plus populaires, pour le faire signer chez Nike, imaginant pour cela une chaussure entièrement sur-mesure et le lancement d’une marque à part entière, ou une marque dans la marque, à savoir Air Jordan. Ben Affleck qui adopte en plus la même approche que Jon S. Baird, le réalisateur de Tetris, en agrémentant sa mise en scène de petits effets et autres références censés affirmer son récit dans son époque, soit les années 1980.

Air Vila Davis et Matt Damon
Air. Matt Damon et Viola Davis. Tous droits réservés : Amazon Studios/Mandalay/Skydance Media/Artists Equity/Studio 8

Back to the 80’s

De la bande-originale, riche en tubes très années 80 à la photographie, en passant par ces plans dans lequel des gens manipulent des objets typiques de l’époque, Air adopte une patine vintage plutôt réussie, un peu comme la série Winning Time d’ailleurs, et parvient à se montrer immersif, envers et contre son académisme. Car oui, Air n’a au fond rien de particulièrement audacieux. Ben Affleck préférant s’appliquer à raconter son histoire sachant que celle-ci est de toute façon assez forte pour qu’il n’ait pas à en rajouter des caisses. Une démarche qui s’avère payante tant son film passionne sur la durée.

Panier à trois points

Malgré tout, Ben Affleck fait tout de même preuve d’une certaine audace. Tout particulièrement quand il choisit de reléguer Michael Jordan au second plan. Alors qu’on s’attendait en toute logique que l’objet de toutes les convoitises des personnages principaux, ce basketteur au talent hors-norme, soit au centre de l’intrigue, c’est plus compliqué que cela. Affleck préfère souligner le rôle de ses parents, et de sa mère en particulier, campée par l’excellente Viola Davis, lors du deal en question. Michael Jordan, s’il apparaît bel et bien à l’écran, est souvent caché (on ne voit jamais vraiment son visage) et fait figure de champion toujours plus intouchable. Et si la démarche va probablement en décevoir plus d’un, d’autres pourront aussi la trouver payante.

Dream Team

Pour autant, si Air s’avère aussi proprement exécuté que bien écrit, c’est bien grâce à ses acteurs qu’il finit par emporter la mise. En retrait mais tout de même excellent, Ben Affleck a préféré poster son meilleur ami Matt Damon, qui campe donc l’homme qui est allé courtiser Jordan, au premier plan. Damon qui, ça tombe bien, maîtrise à la perfection ce genre de personnage. Sachant qu’ici, il est de plus parfaitement épaulé par un solide Jason Bateman et par un Chris Tucker lui aussi irréprochable. Une équipe de haute-volée au service d’un long métrage « classique » et passionnant, qui brille au fond aussi par sa modestie et par le respect qu’il porte à son sujet.

En Bref…

Certes académique dans son approche et donc au fond très classique, Air gagne ses gallons grâce aux performances de ses acteurs, tous impeccables, et à la qualité de son écriture. Une success story à l’américaine qui lève le voile sur les coulisses de l’un des plus importants deals sportifs jamais signés entre un champion et une marque.

@ Gilles Rolland

Air Matt Damon et Ben Affleck
Air. Matt Damon et Ben Affleck. Tous droits réservés : Amazon Studios/Mandalay/Skydance Media/Artists Equity/Studio 8
Par Gilles Rolland le 15 mai 2023

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