[CRITIQUE] GODZILLA X KONG : LE NOUVEL EMPIRE
Titre original : Godzilla x Kong : The New Empire
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Adam Wingard
Distribution : Rebecca Hall, Kaylee Hottle, Dan Stevens, Brian Tyree Henry, Rachel House, Fala Chen, Alex Fern…
Genre : Fantastique/Action/Suite/Saga
Durée : 1h55
Date de sortie : 3 avril 2024
Le Pitch :
Alors que Godzilla protège l’humanité contre les titans à la surface de la Terre, Kong règne sur la Terre Creuse. Là où il finit par découvrir la tanière d’un autre gorille géant. Ce dernier ayant décidé de remonter à la surface pour semer le chaos. De quoi inciter Kong et Godzilla à s’allier à nouveau…
La Critique de Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire :
Voici maintenant 10 ans que le MonsterVerse a été initié et il est amusant de voir comment celui-ci a évolué, passant du sérieux et crépusculaire Godzilla de Gareth Edwards au totalement délirant et il faut bien le dire un peu débile sur les bords (voire beaucoup) Godzilla vs Kong, d’Adam Wingard. La tonalité de cet épisode en forme de rencontre au sommet entre les deux monstres stars que ce même Wingard a non seulement conservée mais aussi amplifiée pour le dernier film en date, le bien nommé Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire !
Over the top
Le changement de tonalité au sein du MonsterVerse s’est effectué en douceur dans un premier temps. Après tout, si Kong : Skull Island était déjà plus léger que Godzilla, il s’avérait néanmoins relativement brutal. C’est surtout par la suite que les choses ont évolué. Godzilla vs Kong ayant fait office de transition un peu trop sauvage, amenant les titans iconiques que sont Godzilla et King Kong dans un registre plus proche de productions japonaises délirantes d’antan que de longs métrages plus adultes comme le récent Godzilla : Minus One ou bien sûr Pacific Rim, l’une des références les plus récentes dans le genre.
L’avantage de ce Godzilla x Kong, c’est qu’il s’assume pleinement. Davantage que le précédent. Ici, ce sont les monstres qui sont sur le devant de la scène. Si Gareth Edwards jouait un peu à cache à cache avec le lézard géant, Adam Wingard lui, met ce dernier et son nouvel acolyte Kong en vedette. Dans cette suite où le réalisateur choisit même de sacrifier les humains, qu’il place au second plan d’une intrigue où ils n’ont pas vraiment d’utilité. Une manière comme une autre de clamer haut et fort que Godzilla x Kong est définitivement un pur roller coaster axé sur le spectacle, avec un côté un peu ridicule totalement assumé et des bastons homériques finalement plus jubilatoires que dans le précédent.
L’union fait la force
Adam Wingard annonce rapidement la couleur et met ses créatures dans des situations un peu insolites, juste histoire de nous rappeler qu’on est ici en face d’un blockbuster qui ne se prend pas au sérieux, quitte à contrarier les fans les plus hardcore des deux titans. Ces derniers ayant de toute façon compris depuis longtemps que la cause du Godzilla crépusculaire et du Kong sérieux était pour le moment perdue du côté de chez l’Oncle Sam. Pour autant, le choix de Wingard est compréhensible et même plutôt cohérent en cela qu’il pousse cette fois tous les potards à fond afin de nous proposer un show total, certes un peu bancal et très léger mais pourtant très divertissant.
Au cœur de villes comme Rome ou Rio, en passant par les pyramides d’Égypte ou encore Montagnac en France (?!), le film organise des destructions massives à la chaîne. Ce refus affiché et assumé de jouer la carte du réalisme permet à Wingard de tout faire péter, dans un mépris total des conséquences. Et encore une fois, au fond, c’est plutôt logique. Car comment justifier en effet par exemple que Superman détruise une ville pour tuer son ennemi dans Man of Steel, provoquant la mort de centaines de personnes, dans un un film aussi sérieux, qui est pour rappel basé sur un super-héros ultra vertueux, désigné d’office comme le saveur de l’humanité ? Dans Godzilla x Kong, les monstres s’envoient des patates de forains à longueur de temps, tombent sur des immeubles probablement habités, détruisent des monuments historiques comme le Colisée, dévastent des cités entières et sont tout de même célébrés comme des héros. Mais comme on est dans un film qui s’apparente presque à un cartoon, ça passe beaucoup mieux.
Seul le spectacle compte. Seuls les monstres comptent et au final, le résultat semble donc plus cohérent. Reprocher à Godzilla x Kong de ne pas être réaliste concernant des questions relatives aux dégâts causés par les monstres reviendrait presque à reprocher au Coyote de ne pas finir à l’hôpital à la fin de chaque épisode de ses affrontements avec Bip-Bip.
Voilà dans quelle catégorie joue ce nouveau volet du MonsterVerse. Il évolue dans un univers délirant où les rares traces de sérieux sont désormais visibles dans des personnages humains plutôt insignifiants. On peut tout se permettre. On inverse la gravité, on dote Kong d’une prothèse de main super-puissante et Godzilla se sert du Colisée pour pioncer tranquille entre deux bastons. Autant de choix qui peuvent déconcerter mais qui finalement, débouchent sur un film sincère, qu’on a aussi le droit de trouver rafraîchissant.
En Bref…
Aussi spectaculaire qu’assumé, généreux, crétin, visuellement plutôt flamboyant, drôle et bien rythmé, Godzilla x Kong joue la carte de l’excès et rompt définitivement avec le sérieux qui caractérisait le MonsterVerse à ses débuts. Plus cohérent que le précédent, plus fou aussi, ce nouveau cross-over est aussi plus réussi en cela qu’il a transformé ses défauts en qualité grâce à une audace doublée d’un joyeux sens du jusqu’au boutisme, qui fait la différence.
@ Gilles Rolland