[Critique série] LUKE CAGE – Saison 2

SÉRIES | 1 septembre 2018 | Aucun commentaire
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Titre original : Luke Cage

Rating: ★★★☆☆
Origine : États-Unis
Créateur : Cheo Hodari Coker
Réalisateurs : Lucy Liu, Steph Green, Marc Jobst, Salli Richardson-Whitfield, Millicent Shelton, Rashaad Ernesto Green, Neema Barnette, Clark Johnson, Andy Goddard, Stephen Surjik, Evarado Gout, Alex Garcia Lopez.
Distribution : Mike Colter, Simone Missick, Alfre Woodard, Mustafa Shakir, Gabrielle Dennis, Theo Rossi, Reg E. Cathey, Frank Whaley, Rosario Dawson, Jessica Henwick, Finn Jones…
Genre : Action/Thriller/Drame/Adpatation
Diffusion en France : Netflix
Nombre d’épisodes : 13

Le Pitch :
Remis de l’affrontement avec La Main, qu’il a mené avec ses amis les Defenders, Luke Cage est de retour à Harlem, où il compte faire régner l’ordre. Mais c’était sans compter sur Mariah Dillard, qui, aidé de Shades, compte bien faire main basse sur tout le quartier et étendre son pouvoir. Une ambition qui ne plaît guère à Bushmaster, un nouvel arrivant aussi puissant qu’assoiffé de vengeance…

La Critique de la saison 2 de Luke Cage :

La première saison de Luke Cage, si elle ne manquait pas de qualités, marquait un certain essoufflement dans la recette Netflix/Marvel. Essoufflement confirmé avec Iron Fist puis avec la première saison de The Defenders, qui, si elle voyait tous les super-héros se réunir, accusait aussi suffisamment de ratés pour ne pas faire office de rendez-vous un peu manqué. Luke Cage qui n’avait donc plus vraiment droit à l’erreur pour sa saison 2. Manque de bol, les tares du premier acte sont ici toujours présentes. Et amplifiées…

Harlem Shake

Alors que Jessica Jones a brillamment su rebondir après les Defenders et que les Punisher a bien rué dans les brancards comme il le fallait, Luke Cage se retrouve très rapidement empêtré dans les mêmes automatismes qui avaient un peu plombé la saison 1. Sauf qu’ici, peut-être parce cela fait deux fois qu’on nous fait le coup, ça passe beaucoup moins bien. Y compris quand on apprécie le personnage et son univers. Parce qu’au fond, il est clair, dès le premier épisode, que les scénaristes et le showrunner ne savent pas quoi faire de leur héros. Et des choses à faire, il y en avait pourtant des tonnes. À l’heure où Black Panther cartonne au cinéma, Luke Cage aurait pu frapper un grand coup et imposer à la fois un discours fort et politique, en lien avec son époque, et offrir un divertissement bien badass comme espéré. Malheureusement, cela ne fonctionne pas vraiment d’un côté comme de l’autre et Luke Cage se traîne pendant 13 épisodes souvent laborieux…

Bullet proof

Si Luke Cage est à l’épreuve des balles, il n’est visiblement pas à l’épreuve des caprices d’un scénario qui ne lui épargne aucune digression inutile. Il tourne en rond et se bat, se pose des questions et tape contre des murs pour nous rappeler à quel point il est fort, se prend des balles dans le buffet, réfléchit, se bât un peu, a des remords, etc… Le soucis en fait, c’est que cette saison 2, avec l’histoire telle qu’elle a été pensée, n’aurait dû durer que le temps de 7 ou 8 épisodes. Sur 13 épisodes qui atteignent parfois les 60 minutes, le récit s’étire inutilement, il y a trop de ventres mous, l’intrigue fait du surplace, des éléments inutiles viennent meubler mais sans faire illusion et on s’ennuie souvent et parfois de manière assez intense.
Alors non, le méchant n’est toujours pas à la hauteur. Bushmaster, c’est son nom, aurait pu être l’antagoniste parfait. Surtout avec un acteur de la trempe de Mustafa Shakir( également dans The Deuce). Mais non, les scénaristes préfèrent le faire piétiner lui aussi et propulser Mariah Dillard, déjà présente dans la saison 1, au poste de méchante en chef. La nemesis de Cage, c’est elle et jamais, ou alors juste vers la fin, son influence ne s’avère aussi menaçante qu’espéré. Jamais ce personnage, mal écrit et interprété sans finesse, par une Alfre Woodard en totale roue libre, n’est convainquant. Pas plus que Shades, le bras droit de Mariah, joué par un Theo Rossi plus monolithe que jamais.

Sans méchant pas de héros ?

Comment vibrer devant les aventures de Cage quand personne n’est capable de lui opposer une résistance solide ? Si Bushmaster avait été choisi pour vraiment être le bad guy, disons comme Wilson Fisk dans Daredevil, le résultat aurait probablement eu une autre gueule. Mais non, le script préfère le reléguer au second plan et se focaliser sur des considérations souvent louables mais mal traitées. Au fond, si on excepte la performance néanmoins convaincante du charismatique Mike Colter et quelques bastons vraiment sympathiques, on peut affirmer que le seul truc parfaitement réussi dans cette saison 2 est inhérent aux performances scéniques des musiciens invités. Un par épisode. Des artistes qui se produisent sur la scène du Harlem Paradise, le QG des méchants, magnifiés par la caméra et complètement à leur place dans une scénographie qui d’un coup d’un seul, brille de mille feux. Quand la série se regarde trop le nombril, quand elle tente maladroitement de s’inscrire dans une dynamique politique ou quand elle veut clairement assumer son statut de production super-héroïque, elle se prend souvent les pieds dans le tapis, gâchant le potentiel de son héros. De plus en plus visibles, les coutures menacent à tout instant d’exploser et on en vient à se demander comment les trois derniers épisodes peuvent parvenir à sauver les meubles. Parce qu’au fond, à bien des égards, c’est le cas. Presque miraculeusement, la série parvient à retomber sur ses pattes, mais n’a pas aussi fière allure qu’elle semble le penser pour autant. On attend la suite mais force est de reconnaître que les espoirs en ont pris un coup dans l’aile. L’impatience aussi du coup…

En Bref…
Trop longue, laborieuse, empêtrée dans une histoire dont on finit par un peu se moquer, marquée par divers soucis d’écriture… Les défauts de cette saison 2 sont nombreux. Heureusement, Luke Cage se montre toujours aussi funky, quand la musique prend le pas et donne le La, tout en imposant sa rythmique. De temps en temps, une baston, un affrontement ou une scène surprend dans le bon sens. Malgré tout… Mais c’est loin d’être suffisant pour laisser une impression totalement bonne et cette seconde saison de malheureusement s’imposer comme la plus faible de tout l’univers Netflix/Marvel…

@ Gilles Rolland

Luke-Cage-Saison-2   Crédits photos : Netflix/Marvel

Par Gilles Rolland le 1 septembre 2018

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