[Critique] ADAM À TRAVERS LE TEMPS
Titre original : The Adam Project
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Shawn Levy
Distribution : Ryan Reynolds, Walker Scobell, Jennifer Garner, Mark Ruffalo, Catherine Keener, Zoe Saldana, Alex Mallari Jr….
Genre : Science-Fiction/Aventure/Fantastique
Durée : 1h46
Date de sortie : 11 mars 2022 (Netflix)
Le Pitch :
En 2050, Adam, un spationaute, est contraint de remonter le temps pour revenir en 2012 afin de sauver le monde ou un truc du genre. Il rencontre alors sa version plus jeune avec laquelle il va devoir collaborer…
La Critique d’Adam à travers le temps :
Shawn Levy refait équipe avec Ryan Reynolds après la bonne surprise Free Guy. Malheureusement, si ce dernier nous avait enthousiasmés, notamment grâce à sa générosité et à son postulat dont l’originalité parvenait à faire oublier une écriture très convenue, ce n’est pas forcément le cas d’Adam à travers le temps. Un film qui, sans être désagréable, s’avère au final terriblement anecdotique…
Retour vers le futur du subjonctif
Le voyage dans le temps est l’une des thématiques les plus fascinantes du septième-art. Parfois, nous avons droit à de supers films, comme Retour vers le futur ou Terminator mais la majorité du temps, malheureusement, surtout ces dernières années, c’est la déception qui est au rendez-vous. Concernant Adam à travers le temps, force est de reconnaître que l’attente n’était pas vraiment là non plus. La déception est alors relative.
Pour autant, difficile de ne pas percevoir dans ce nouveau film, écrit à huit mains, par le romancier Jonathan Tropper notamment (l’homme derrière la série Banshee), un amoncellement de clichés tour à tour embarrassants ou simplement navrants. Des lieux communs qui prennent un peu le pas sur les rares bonnes idées, même si, à mi-parcours, l’émotion permet de rattraper un peu le coup.
Ryan fait du Reynolds
Les problèmes sont multiples. Ryan Reynolds tout d’abord, fait du Ryan Reynolds en campant un type courageux mais un peu branleur, beau gosse et inconsistant, qui ne se laisse jamais déborder par le stress et qui n’aime rien tant balancer des petites phrases drôles aux moments les moins opportuns. Passé maître dans l’art délicat de la performance interchangeable, l’acteur joue ici le même personnage que dans Free Guy, Hitman & Bodyguard, Six Underground, Red Notice et Deadpool. Mais après tout, pourquoi s’en faire ? Tant que ça marche… Une chose est sûre, on préférait Ryan Reynolds quand il croupissait au fond d’un cercueil, six pieds sous terre, aux prises avec une carrière alors placée sous le signe de la prise de risque.
Une aventure sans fin
L’autre gros soucis d’Adam à travers le temps, c’est qu’il suit un schéma ultra prévisible. L’histoire principale n’ayant aucun intérêt, on suit les péripéties molles d’un gars dans le passé, obligé de faire équipe avec un gosse qui est en fait lui-même. C’est compliqué mais pas tant que ça finalement. Puis vient Mark Ruffalo et le film devient un peu plus intéressant, même si au fond, Shawn Levy n’étant pas Spielberg ou Zemeckis, le film lui, continue de raser les pâquerettes tout en prétendant nous livrer le divertissement du siècle. Et il y a aussi l’aspect technique.
Car visuellement, Adam à travers le temps ne tient pas vraiment la route non plus. Entre trouvailles qui n’en sont pas, sabres lasers d’un nouveau genre et emprunts grossiers à droite à gauche, le métrage repose sur des effets-spéciaux parfois scandaleux. Il n’y a qu’à voir la tronche que se paye la version rajeunie de Catherine Keener pour s’en convaincre. Un véritable naufrage qui nous ramène 10 ans en arrière et qui s’avère moins anecdotique que prévu. Car ce soucis, au fond, trahit l’empressement de toute une équipe en pilotage automatique qui a emballé un film selon un cahier des charges bien précis, sans se soucier de prendre le moindre risque.
En Bref…
Pas forcément désagréable mais très anecdotique, jamais original mais heureusement plus convainquant quand il joue sur un registre un peu plus sentimental, Adam à travers le temps est un pur produit de son époque. Un film jamais vraiment spectaculaire, poussif et bancal, y compris sur un plan visuel, qui au fond, appartient déjà au passé.
@ Gilles Rolland