[CRITIQUE] THE MARVELS
Titre original : The Marvels
Rating: 
Origine : États-Unis
Réalisatrice : Nia DaCosta
Distribution : Brie Larson, Iman Vellani, Zawe Ashton, Teyonah Paris, Samuel L. Jackson…
Genre : Science-Fiction/Fantastique/Adaptation/Suite/Saga
Durée : 1h45
Date de sortie : 8 novembre 2023
Le Pitch :
Monica Rambeau enquête sur un trou de ver lié à l’empire Kree alors que ce dernier a entamé des pourparlers de paix avec les Skrulls. Ses investigations la conduisent sur la piste de Dar-Benn, la dirigeante des Kree. Celle-ci ayant juré de détruire Captain Marvel, qu’elle tient pour responsable de la destruction de sa planète. En cours de route, un incident provoque une anomalie et lie Captain Marvel, Monica Rambeau et la jeune Miss Marvel. Toutes les trois vont devoir apprendre à collaborer pour espérer contrer la nouvelle menace qui pèse sur l’univers…
La Critique de The Marvels :
Depuis quelques années, 2021 plus précisément, quand la pandémie de Covid-19 a contraint Kevin Feige, le grand patron des studios Marvel à revoir ses plans, le MCU ressemble à s’y méprendre à un gigantesque bordel.
Alors que les séries se multiplient, sans effet notoire sur la qualité, qui devient de plus en plus relative, les films déçoivent très régulièrement en adoptant une approche très brouillonne de l’histoire globale, sans soigner la forme, tablant sur des effets spéciaux certes parfois réussis mais globalement très laids.
Finalement, depuis le début de la phase 4, le MCU s’est méchamment morcelé, partant un peu dans tous les sens, pour le meilleur parfois (Doctor Strange in the Multiverse of Madness, WandaVision, Les Gardiens de la Galaxie Vol.3, Loki, Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux, Spider-Man : No Way Home, Hawkeye, Les Éternels, et, en étant indulgent, Moon Knight et Miss Marvel) mais aussi le pire (Miss Hulk, Secret Invasion, Ant-Man et la Guêpe : Quantumania…). The Marvels s’imposant quant à lui comme une nouvelle preuve à charge quant à l’incohérence et au manque de maîtrise flagrant qui caractérisent désormais le Marvel Cinematic Universe.
Bordel intergalactique
The Marvels fait suite à Captain Marvel mais aussi à la série Miss Marvel, à la série WandaVision et à la série Secret Invasion, tout en évoquant Thor : Love and Thunder. Autrement dit, si vous n’avez pas tout suivi, vous risquez de vous retrouver largué dès les premières minutes. La mauvaise nouvelle, c’est que même si vous êtes à jour, vous allez probablement vous perdre tout aussi vite dans les méandres du scénario ô combien foutraque du film.
Pour la faire courte, The Marvels n’a pas beaucoup de sens. Une nouvelle méchante émerge mais ne compte finalement que très peu à l’échelle du MCU, quand bien même le long-métrage raccroche le wagon avec plusieurs films et séries de l’univers Marvel. Les trois héroïnes sont contraintes de faire équipe, comme dans un bancal buddy movie, une énième méchante veut détruire l’univers, Nick Fury fait n’importe quoi, des chats mangent des gens et on a même droit à un passage aussi absurde que visuellement atroce en forme de comédie musicale.
2023, l’Odyssée du grand n’importe quoi
Beaucoup des idées de The Marvels échouent à se montrer un minimum cohérentes. La réalisatrice Nia DaCosta, précédemment aux commandes du remake de Candyman semble paumée et rien ne permet d’affirmer que Kevin Feige ne l’a pas totalement manipulée pour arriver au film qui nous est présenté sous les oripeaux d’une production révolutionnaire. Et on ne parle même pas des effets spéciaux très inégaux pour ne pas dire souvent ratés.
Alors heureusement, parfois, The Marvels fonctionne un tant soit peu. L’idée de faire permuter les trois héroïnes est plutôt bonne et à l’écran, le stratagème donne lieu à quelques scènes sympathiques. Si l’action ressemble à celle de nombreux autres films du MCU, les actrices tirent également leur épingle du jeu.
Surtout la jeune Iman Vellani, qui confirme tout le bien que Miss Marvel nous avait incité à penser d’elle. En pilotage automatique mais toujours charismatique en diable, Brie Larson fait le job, tout comme Teyonah Parris, envers et contre un scénario plutôt débile, qui ne parvient jamais à exploiter ses rares bonnes idées, préférant sombrer dans l’absurde pour noyer le poisson. Et ce n’est pas la scène post-générique, probablement censée nous impressionner, qui nous permet de quitter la salle sur une bonne impression.
En Bref…
Certes, The Marvels n’est pas le pire Marvel. Pour autant, c’est loin d’être le meilleur. Décousu, visuellement souvent brouillon, écrit n’importe comment et incohérent, il propose heureusement des scènes d’action sympathiques et peut compter sur un solide trio d’actrices qui ensemble, à défaut de sauver le MCU, sauvent au moins les meubles.
@ Gilles Rolland
